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Billet de blog 21 août 2019

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Les solutions - Partie 4

On entend partout des contre-vérités ou des explications partielles. C'est pourquoi j'ai créé quelques fiches pratiques. Chacune traite d'un seul sujet et l'explique de façon très synthétique et claire.

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RAPPEL : les fiches solutions ont pour but de donner des pistes pour mettre en place un projet de société alternatif au capitalisme. Les propos tenus ici étant à l'opposé des discours politiques et médiatiques ambiants, il est indispensable d'infléchir son mode de pensée pour pouvoir se les approprier. Je ne saurais trop recommander de ne lire ces fiches solutions qu'après avoir lu les fiches précédentes figurant sur ce blog, ou au minimum la Fiche pratique 17 : bilan non exhaustif .

OBJECTIF: il est important de rappeler que les solutions représentent un projet de société complet. Chaque solution seule ne suffit pas à résoudre le problème. Elles s'imbriquent, se complètent et sont par conséquent toutes indispensables.

SOLUTION 4 : l'investissement par la subvention

Nous l'avons déjà vu, aujourd'hui les profits sont exclusivement gérés par les dominants. Ils font ce qu'ils veulent de ces milliards produits par leurs salariés et force est de constater que dans l'immense majorité, ces profits ne sont utilisés que pour grossir leurs fortunes personnelles, spéculer ou investir dans des activités au mieux inutiles, au pire polluantes et/ou dangereuses. C'est pourquoi dans le système proposé, nous allons reprendre le principe des caisses de la sécurité sociale telles qu'elles ont été créées, c'est-à-dire entre 1946 et les années 1970, époque où elles étaient gérées par les salariés eux-mêmes. Ce n'est que lorsque le patronat a pris en main cette gestion que étrangement le fameux trou de la sécu est apparu. Les salariés sont donc bien plus capables de gérer que les patrons car ils savent ce dont ils ont besoin. Il savent où est l'intérêt général.

Nous aurons donc une caisse d'investissement gérée en totalité par les salariés. Cette caisse recevra la totalité des profits dégagés par les entreprises (moins l'auto-financement... nous y reviendrons). Lorsqu'une entreprise devra effectuer un gros achat pour remplacer une machine qui coûte plusieurs milliers d'euros, ou bien lorsque quelqu'un voudra s'installer en tant que boulanger par exemple, il déposera un dossier auprès de la caisse d'investissement qui étudiera le cas et, s'il va dans le sens de l'intérêt général, financera en totalité l'investissement nécessaire. Ce financement se fera sous la forme d'une subvention et pas sous la forme d'un crédit (d'une dette). En effet, il n'est pas normal de devoir s'endetter pour pouvoir travailler.

Pour expliquer un peu la mission de la caisse d'investissement, imaginons que je veuille ouvrir ma boulangerie dans un village qui en compte déjà deux. La caisse va refuser ma demande car il y a assez de boulangeries sur la commune et que ça n'aurait pas de sens qu'il y en ait une troisième. En revanche, elle va me proposer d'ouvrir mon magasin dans le village situé à 10 km car celui-ci n'en a pas. C'est pas logique ça ? N'est-ce pas plus logique que d'ouvrir un énième centre commercial à l'extérieur de la ville générant ainsi beaucoup de dégâts écologiques (goudronnage de centaines de mètres carrés de terrains) sans compter la pollution en CO2 dégagée par les voitures ?

La logique de cette organisation marquera la fin des crédits lucratifs car ils sont illégitimes. Il n'y a aucun sens à faire de l'argent avec de l'argent. Ici nous n'avons parlé que des entreprises mais nous verrons dans une prochaine fiche comment financer les gros achats des particuliers sans avoir recours au crédit lucratif. Le crédit c'est la fin de la liberté. Quand on a un crédit (ou plutôt une dette), on est soumis car il faut le rembourser. Si on veut une société libérée, émancipée, cela passe inévitablement par l'abolition du crédit lucratif.

Ceci étant dit, faire appel à la caisse d'investissement à chaque fois qu'une entreprise a besoin d'acheter quelque chose ce serait administrativement beaucoup trop lourd. C'est pourquoi chaque entreprise garderait pour elle une part de ses bénéfices pour justement faire face aux petites dépenses du quotidien : achat de petites fournitures, remplacement d'un ordinateur, paiement des fournisseurs... C'est ce qu'on appelle l'auto-financement. Mais pour les gros investissements, c'est bien la caisse d'investissement qui paierait à la place de l'entreprise.

On trouve dans cette caisse d'investissement l'essence de ce système vertueux : je travaille pour tout le monde et tout le monde travaille pour moi. Une partie de ce que je produis est mis dans une caisse commune. Et lorsque j'en ai besoin, la caisse me donne la somme nécessaire. Comme pour la sécurité sociale : je cotise selon mes moyens et je reçois selon mes besoins.

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