Comme il est écrit un peu partout, le domaine de la culture est extrêmement touché par la crise du Corona Virus. Il a été le premier impacté par l'interdiction des rassemblements, et sera probablement le dernier à sortir du confinement. Au mieux les spectacles reprendront en septembre. Cela fera donc six mois sans travail. Nous attendions une grande solidarité de la part de toute une profession, qui semble ne pas être au rendez-vous. Les réactions des théâtres et festivals ne sont pas claires, et elles semblent bien loin de ce que l'on pouvait attendre d'un milieu dit "de gauche".
Les spectacles sont annulés. Il s'agit de préserver la santé de tous, et cette décision est sage. Mais maintenant comment gère-t-on ces annulations? On paye ou on ne paye pas? On reporte à la saison prochaine, oui mais on vit avec quoi en attendant? Et de ce côté là, on peut vraiment dire que les choix, et donc les explications, ne sont ni clairs ni convaincants.
Loin de vouloir attaquer de front les théâtres et festivals, du côté des compagnies c'est l'incompréhension. Et qui dit incompréhension dit doute, puis défiance et enfin critique. Sans oublier qu'une personne qui n'a plus de quoi nourrir sa famille pendant 6 mois devient très "sensible", et veut des explications. C'est donc l'objet de ce texte: nous sommes des compagnies, des employés, des intermittents. Il nous arrive de critiquer les théâtres et festivals. Normal, ce sont eux qui tiennent les rennes et la bourse. Mais cette fois-ci nous n'arrivons pas à nous mettre dans leur peau. Nous ne demandons qu'à comprendre leurs positions, y voir clair dans leurs comptes, avoir d'autres arguments, peut-être appréhender certaines de leurs réalités qui nous échappent. En l'absence de quoi, il va nous être difficile de remettre les pieds sans animosité dans un théâtre qui aura annulé une représentation sans dédommagement.
On paye ou on ne paye pas?
Je vais parler principalement de ce qu'on appelle le théâtre public au sens large. Terme regroupant les différentes formes du spectacle vivant subventionné. De plus, il est important dans toute période de crise de ne pas se monter les uns contre les autres. Nous sommes tous dans la même galère, et les temps vont être durs pour tous, employeurs, théâtres et festivals, artistes, techniciens, intermittents, permanents, etc.
Enfin, il faut expliquer que depuis plusieurs années le régime des intermittents du spectacle a été considérablement rogné. Pour être clair et enlever toute ambigüité, il est dorénavant impossible de vivre avec comme seul revenu, les indemnités de Pôle Emploi. Il s'agit d'un "revenu de complément" pour les mois où on n'a pas réussi à trouver un contrat. Plus du tout ce régime qui permettait de pouvoir préparer un autre projet ou de s'entrainer entre deux contrats. Il faut maintenant faire la course aux "cachets". La légende du technicien qui faisait ses "heures" en un été et qui passait son hiver sur son canapé a heureusement disparue. Ce régime permettait de pouvoir tourner le court métrage d'un jeune cinéaste bénévolement, d'enregistrer un disque sans avoir à faire la manche, de prendre des cours de danse entre deux spectacles tout en payant son loyer, etc. Ce n'est plus le cas.
Ce sont plusieurs centaines de milliers d'employés de la culture qui ne vont plus rien toucher pendant de longs mois à part quelques indemnités qui ne suffisent plus pour vivre. Et donc nous entendons déjà parler de revendre l'appartement, de retourner vivre chez les parents avec les enfants, de prendre au noir n'importe quel petit boulot de bâtiment, de quitter Paris, de revendre un instrument de musique, etc.
Ne nous attardons pas sur le côté légal des annulations massives. Premièrement parce que c'est encore le flou total en ce moment. Les décrets tardent, les annoncent du ministre de la culture sont pour le moins confuses, Pôle Emploi ne sait pas trop quoi répondre. Le cas de force majeure a toujours été en droit une notion difficile à manier, et les assurances font leur métier : tout faire pour ne pas sortir d'argent quand ils peuvent ne pas le faire. Deuxièmement car nous parlons ici d'humains, de théâtre, de valeurs intrinsèques, de spectacles, d'un milieu qui travaille tout d'abord par amour de l'art. Sortir juste l'argument d'un contrat signé entre un théâtre ou un festival et un artiste ne devrait même pas nous effleurer.
Restent les décisions au cas par cas. La décision de chaque théâtre, de chaque festival, de chaque compagnie, de chaque employeur. Il est important de faire savoir que les négociations sont dures, âpres et inattendues. Les compagnies se battent actuellement dans des discussions sans fin pour obtenir un "quelque chose", pouvoir payer au minimum leurs artistes, techniciens et administratifs. Et force est de constater que tous les théâtres et festivals ne l'entendent pas de la même façon.
Dans un premier temps les théâtres ont pensé mettre leurs équipes en chômage partiel, avant que cette idée ne leur soit vite renvoyée comme un boomerang : un théâtre subventionné touche des subventions à l'année et cela prend en compte tout son personnel permanent, donc l'idée de pouvoir mettre du personnel permanent au chômage partiel pris en charge par l'état reviendrait à demander une deuxième fois une subvention pour la même dépense.
Ne pas accueillir un spectacle c'est aussi une grande quantité de dépenses qui n'auront pas lieu
Concernant les annulations il faut quand même expliquer une chose importante : la saison 2019-2020 et les festivals d'été 2020 ont été programmés, validés, et budgétisés depuis longtemps. Bien avant la crise du corona virus. Les prix des spectacles ont été négociés. Or, ne pas accueillir un spectacle c'est une grande quantité de dépenses qui n'auront pas lieu : les transports de l'équipe (avion, train, …), le transport du décor, les défraiements (pour permettre à l'équipe de manger lors du déplacement), les hôtels, la location du matériel technique nécessaire à l'accueil du spectacle (le son, la lumière, etc.) , tous les fournisseurs habituels (du bois pour la construction d'un bout de décor aux affiches qui ne sont plus imprimées par exemple), et puis la masse salariale importante que représente l'emploi d'intermittents qui viennent en renfort de l'équipe du théâtre, ou tout simplement l'équipe technique des festivals quasiment exclusivement constituée d'intermittents qui ne seront donc pas embauchés.
A quoi il faut rajouter la somme des dépenses de fonctionnement d'un théâtre ou d'un festival qui n'ont pas lieu actuellement : la consommation énorme d'électricité, les fluides, chauffage, climatisation, ventilation, les consommables divers et variés tant au niveau technique qu'administratif, véhicules, gas-oil, frais de missions, impressions, cocktails, …
Or toutes ces dépenses étaient prévues, et assurées par le budget des structures. Et d'où vient cet argent dans le théâtre public? Majoritairement de subventions. Une partie également de financements privés (faible) et enfin de la billetterie qui ne représente en moyenne que 20% du budget total. Bien entendu on va critiquer ce chiffre, il peut parfois être supérieur (il peut aussi être inférieur). Mais la réalité est bien là : le théâtre public vit essentiellement de subventions.
Sans oublier le grand appel à la solidarité lancé par les théâtres et festivals à leurs spectateurs leur demandant de ne pas se faire rembourser leurs places (notamment les demandes de remboursement des abonnements, donc de l'argent qui reste dans les caisses).
Pour en avoir parlé avec de nombreux administrateurs de compagnies, à quelque pourcentage près, ces annulations risquent de ne pas coûter grand-chose aux théâtres ! Et pour les plus médisants d'entre nous, les théâtres sont même en train de gagner de l'argent en ce moment puisqu'ils n'en dépensent pas alors que les subventions pour ces dépenses sont acquises. Encore une fois, nous sommes des ignorants et attendons d'être contredits.
Quelles possibilités pour les spectacles annulés?
1 - Reporter à la saison prochaine en payant quand même la cession annulée. Vous me direz que cela revient à payer deux fois pour le même spectacle. Doit-on rappeler que nous vivons une crise inédite ? Doit-on rappeler que des milliers d'entreprises sont à l'arrêt, que cela va coûter horriblement cher à tout le monde, aux théâtres comme aux autres? Doit-on rappeler que les intermittents doivent continuer à payer leurs loyers et que faute de salaires pendant six mois ils vont se retrouver dans un tel niveau de pauvreté qu'ils devront changer de métier? Pour faire quoi?
2 - Reporter à la saison prochaine sans indemnité pour le spectacle annulé cette année. Cela revient purement et simplement à laisser des dizaines de milliers d'artistes et techniciens "sur le carreau". Pour ceux qui sont intermittents : vivre avec la seule allocation de Pôle Emploi qui ne suffit pas. Pour les autres : RIEN !!
Et encore faut-il que cela soit possible. Pour le théâtre cela revient parfois à inventer des semaines de 10 jours. L'idée n'étant pas d'annuler des spectacles déjà programmés l'année prochaine, il peut être alors difficile de recaser tout le monde dans les trous de la saison 2020-2021. Pour les compagnies, le casse tête a commencé et cela bloque de plus en plus. Les artistes et les techniciens n'ont pas de dons d'ubiquité et rappelons le encore, pour vivre nous devons travailler avec plusieurs compagnies. Il ne va alors pas être possible de reprogrammer tous les spectacles faute de pouvoir être à plusieurs endroits à la fois pour un artiste ou un technicien.
Attention, encore plus, aux nombreux festivals qui proposent de reporter sur les festivals de l'année prochaine! Il s'agit d'un autre budget. L'argent pour l'édition 2020 était là, décidé, validé. L'argent pour l'édition 2021 sera un autre budget. En cas de report sur l'édition 2021, où passe l'argent prévu pour 2020? Ces propositions sont malheureusement nombreuses.
3 - Annuler sans report en payant quand même le contrat. N'allez surtout pas croire que c'est pour nous la meilleure solution! Sans grandiloquence, nous ne sommes vivants que sur scène. Les artistes, les techniciens, les administrateurs adorent leur métier. Le spectacle est notre raison d'être, l'essence de notre travail. Devoir rester chez soi à se croiser les doigts est insupportable. Annuler une représentation est toujours une grande douleur. Ne dit-on pas "Show must go on"? Parce que coute que coute, ce que nous voulons c'est jouer nos spectacles. Annuler a été un choix juste pour la santé de tous mais horrible pour les centaines d'heures de préparation, de répétition et enfin voir un spectacle tomber à l'eau.
4 - Annuler sans indemnités. Sans les explications demandées dans ce texte, rien ne pourra nous empêcher d'assimiler cela à du vol. Pur et simple. Garder pour le théâtre ou le festival de l'argent provisionné. Malheureusement, des théâtres, des municipalités, des festivals le proposent.
Parfois plus sournoisement : au lieu de 3 représentations, il ne sera reprogrammé alors que 2 représentations la saison prochaine. Mais où passe donc l'argent des représentations qui passent à la trappe? Encore une fois, les compagnies doivent se battre pour éviter un vol pur et simple.
Sans parler de la soi-disant impossibilité pour certaines collectivités de pouvoir payer les artistes pour cause de "clause de service fait". Heureusement cette clause a été supprimée, mais certaines collectivités continuent de l'appliquer. Une honte.
Le chômage partiel
Pour toute réponse il nous est proposé le chômage partiel.
Merci pour la solidarité. Encore une fois, les théâtres et festivals subventionnés plongent les mains dans l'argent public pour faire face à la crise (alors qu'ils ont l'argent pour payer, ils ont déjà les subventions). Sans compter la vision à cour terme d'un tel agissement. D'où va venir cet argent du chômage partiel? Sur les restrictions budgétaires qui vont frapper les ministères. Se servir une deuxième fois cette année dans les poches de l'état c'est diminuer forcément les subventions publiques l'année prochaine. C'est aussi augmenter les impôts de tous, donc limiter les sorties et les spectacles.
C'est aussi mal connaitre ce que sont les compagnies aujourd'hui. Elles n'ont absolument pas la trésorerie pour avancer les indemnités de chômage partiel (qui leur seront remboursées quand?). En plus de cet argent à avancer, il faut quand même payer les congés spectacles (15,4% des salaires bruts), et les frais administratifs (les bureaux comptables des compagnies) alors que les compagnies ne recevraient rien des théâtres et festivals? De plus en plus de compagnies, petites et grandes sont donc en train de contracter des emprunts, quand elles le peuvent. C'est ça que demandent les théâtres? Que les compagnies s'endettent?
Pour finir sur le chômage partiel, rien n'est vraiment clair. Tout change tout le temps. Le ministre de la culture est aux abonnés absents, confus et inconséquent. Le chômage partiel va permettre aux intermittents de comptabiliser 7 heures par jours (alors que normalement cela peut être jusqu'à 12h par jour travaillé) dans la recherche du sacré graal des 507 heures permettant l'ouverture de droits. Mais… "à taux zéro" !!! Il faut le savoir. Concrètement, oui les intermittents arriveront, peut-être, à ouvrir des droits mais ce sera comme si ils avaient travaillé bénévolement pendant 6 mois, et comme les droits sont calculés, entre autre, sur la somme des salaires de l'année, pas besoin d'être mathématicien pour imaginer l'impact sur les indemnités futures.
Mais où étaient les directeurs de théâtres et de festivals?
Depuis 2003 les intermittents se sont battus pour la défense de leurs droits. Mais où étaient les directeurs de théâtres et de festivals? Passons sur les infâmes personnages, directeurs et élus qui ont carrément pris parti contre les grévistes, mais la grande majorité était où? Incapables de venir défendre violemment, activement, avec leurs moyens forts, mettre leurs théâtres en grève, pousser la porte du ministère, pour défendre le pilier de leur économie : l'intermittence du spectacle ! Les festivals ont été annulés par les techniciens et les artistes, jamais par un directeur (on me trouvera toujours un contre exemple perdu dans la botte de foin). Comme pour la santé, nous sommes maintenant le nez dans le caca. On a laissé pourrir le régime des intermittents du spectacle, et maintenant une crise inattendue (par définition), va plonger des dizaines de milliers d'intermittents dans la pauvreté.
Pas plus que pour l'intermittence, les directeurs de structures ne se sont battus activement pour la défense de la culture ces derniers temps. Les budgets sont massacrés depuis des années. Nos sociétés n'y accordent plus la moindre importance, obnubilés par la défense et la sécurité. Les théâtres sont malades. On y travaille dans la souffrance.
Les directeurs de théâtres sont-ils descendus dans la rue, unis pendant les manifestations des derniers mois? Les réformes des dernières années ont touché tout le service public. Doit-on rappeler que le théâtre public en fait partie? Dans la rue les hôpitaux, les enseignants, les pompiers, tous les services publics sauf un : la grande absente. La culture. Oui, quelques théâtres se sont mis en grève. Combien? A l'initiative des directeurs? Rarement, car bien trop dangereux pour leurs théâtres, ou pour leurs propres carrières.
Changer de monde
Il est question de changer de monde. On en parle, et le milieu de la culture plus que les autres. Alors commençons par sortir de cette crise la tête haute, en adéquation avec nos valeurs du théâtre, nos idées. Ne nous fâchons pas, ce n'est pas le moment, restons unis, ce n'est pas le moment de se tirer dans les pattes comme je le fais. Il n'y a pas de calculs à faire. Il faut agir dans l'urgence, il faut aider au maximum tous ceux qui ont besoin immédiatement de salaires, de pouvoir continuer à vivre dignement. Qu'en son propre sein le milieu de la culture puisse en laisser de côté est impensable. Je pense bien sûr aux dizaines de milliers d'intermittents qui devaient être embauchés par les théâtres en ce moment, ou par les festivals. Encore une fois, leurs salaires étaient prévus, provisionnés. Comment justifier de ne pas les payer? Seule la billetterie va manquer (quid des abonnements et des places non remboursées?), souvent compensée par les frais non dépensés, et par les subventions (je parle bien sûr pour le spectacle subventionné, les gros festivals de musique ont rarement cette chance, malheureusement).
A tour de journaux , de blogs, de Facebook, l'économie est accusée de tous les maux. Et je partage cet avis. Il va falloir revoir tout ça si on veut sauver le monde. L'économie ne peut plus être la seule valeur guide. Pourtant la seule réponse qui est apportée aux annulations est souvent purement économique. Le pragmatisme, le réalisme. "Il faut penser à l'avenir, à la saison prochaine, ne pas mettre les théâtres en difficulté". Ne pas creuser de déficit. Comme pour l'Europe, se soucier de son déficit c'est ne pas se soucier du déficit de l'autre (toutes ces compagnies qui vont s'endetter).
Alors je pense qu'il faut ouvrir les vannes, payer tous ceux qui doivent l'être, prendre soin de tous, n'oublier personne. Et nous verrons plus tard pour la suite. Endetter les théâtres, les fermer un jour s'il le faut (ce serait horrible), si il n'y a plus d'argent et alors nous serons tous ensemble pour descendre dans la rue. Nous nous battrons ensemble, permanents, intermittents, directeurs, artistes, techniciens, pour montrer enfin aux pouvoirs publics que le monde de la culture n'a plus les moyens de vivre. Et si l'état ne sait nous parler que d'Economie il verra, enfin, que ce sont des centaines de milliers de salariés, des milliards d'euros indirects de perdus en France par ricochets (rappelons nous de l'annulation du festival d'Avignon). Pour ce qui est de l'importance de la culture pour un monde meilleur, cela fait longtemps que les pouvoirs publics ne le comprennent plus.
Ne pas comprendre de travers. L'idée n'est pas de fermer des théâtres mais au contraire de sortir de cette crise plus forts, de s'en servir comme il est dit un peu partout pour "construire autre chose". Si il y a un monde qui devrait montrer l'exemple, massivement, par conviction et non par calcul, c'est bien celui de la culture. Sinon il faut expliquer…
Pas un édito, pas une programmation, qui n'appelle à s'interroger sur notre monde
Le social et le politique sont partout dans nos théâtres. Pas un édito, pas une programmation, qui n'appelle à s'interroger sur notre monde, sa remise en question. Travailler avec les cités, les plus démunis, ceux qui n'ont pas la parole, relire les classiques du genre, citer les philosophes et les sociologues à la mode. Alors oui, les directeurs de théâtres et de festivals se sont pris à leur propre piège : en politique il y a les dirigeants et les dirigés, et aujourd'hui vous êtes face à votre position de patrons, et il faut l'assumer. On vous demande des comptes. C'est aussi cela la politique, ce ne sont pas que des programmes de théâtres.
Ce sont des dizaines de milliers de travailleurs qui ne pourront pas attendre le report d'un spectacle sur la saison prochaine pour payer leur loyer cet été. Pour manger. Les compagnies ne devraient pas avoir à quémander. Le théâtre public devrait prendre les devants et tout faire pour aider : payer deux fois s'il le faut, proposer des aides de trésoreries, prêter de l'argent aux compagnies. Les artistes et les techniciens sont la matière première du théâtre. Ne pas les aider pleinement actuellement, et dans les mois qui viennent, revient à se tirer une balle dans le pied. Les théâtres ne s'en remettront pas. Ils ne peuvent pas vivre sans les intermittents du spectacle.
J'attends d'avoir tort et de ne plus être "contre". Je suis moi même directeur de festival, et j'ai un énorme respect pour le métier que font les directeurs de structures qui se battent au quotidien. Je sais à quel point c'est dur. A quel point ce métier est souvent un sacerdoce. Mais il est temps de faire plus. Il est temps de ne plus calculer, de ne plus être malin, mais de "réagir", de se rappeler d'où nous venons, de nos valeurs communes. Si les artistes, le théâtre, ne le font pas… ne me parlez plus d'un monde nouveau.
Nicolas Barrot