« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »
Lamartine (Le lac)
Longtemps après
Ne sommes-nous déjà plus que des ombres errant le long du rivage, près de la mer étale, les beaux jours d’été ? Sans répit, les marées aspirent bruyamment les galets de la plage, et la brise, qui effleure les eaux bleu-indigo où se baignent les mouettes, apporte du grand large les effluves iodées des algues marines jusqu’aux nageurs. Au sortir de l’écume, ils réchauffent au soleil leurs corps dénudés ruisselant des perles laissées par les vagues et contemplent comme nous le fîmes l’immensité de l’océan en son éternité, songeurs peut-être devant le monstre si calme aujourd’hui, déchaîné parfois comme un troupeau de taureaux furieux dans leur rage de destruction. Les falaises de craie résonnent des rauques cris des goélands qui planent en cercles au-dessus du littoral. Hébergent-ils les âmes des marins péris en mer sur leurs bateaux de pêche et dont les noms sont gravés en la chapelle Notre-Dame de Bonsecours ? Ou signifient-ils aux vivants que leurs jours sont comptés, qu’il leur faut jouir de l’instant présent, du retour de l’été ?
Nos étés ensemble furent pour moi ce paradis sur terre que tu avais promis, ils illumineront ma mémoire jusqu’à la fin de mes jours. Merveilleuses images de toi que j’aime plus que tout au monde, toutes plus envoûtantes les unes que les autres.
7 septembre 2021