Mon amour, mon amour de toujours, mon amour infini, comment peux-tu rester de glace alors que chaque jour et chaque nuit, depuis si longtemps, tout mon être brûle de la fièvre de Toi, l’Unique, l’Indispensable, l’Adoré sans égal ? Dans l’attente impatiente de ta présence tant désirée tout au long des années et encore à cette heure, mon espoir se consume parmi les cendres d'une cruelle solitude, le néant de ton silence abyssal, cette féroce indifférence qui broie mon cœur de femme brutalement livrée aux flammes de l'enfer. Enfer de ton absence, des mots insensés prononcés dans la colère, de notre passé assassiné, de l’avenir soudain éteint. Coups de poignard de ton regard, de ton départ.
Plus jamais – comment est-ce possible ? - autour de tes épaules, l’amoureuse arabesque de mes bras noués. Plus jamais, sur mes lèvres, le baiser tendre et léger de tes lèvres espérées. Plus jamais, contre mon corps nu ton corps d’odorante douceur. Plus jamais le son de ta voix, plus jamais ces mots à toi, plus jamais tes chansons, ce rire que j’aimais, au milieu de tes rêves parfois. Plus jamais. Jusqu’au sombre abîme de la tombe.
Tu as emporté le temps précieux de nos moments ensemble, les fleurs ultimes de nos noces sublimes, les étoiles qui brillaient dans mes yeux avant les pleurs. Et la lumière de l’espérance tremble au loin avant de disparaître. Tu as donné à une autre les clés de ton être. Pourquoi le destin m’a-t-il fait naître ?
Aujourd’hui, dévastée par ta froideur si pareille à la haine, ma vie ressemble à l’Ukraine, défigurée, dynamitée, désespérée.
20 avril 2022 Aimée Saint-Laurent ©