J’ai reçu hier ce message de mon ami Jean-Pierre Arthur Bernard, ancien professeur à Sciences-Po Grenoble, écrivain, dont le double littéraire, Gabriel Lavoipierre, est aussi inapte à la violence que fier de braver les pouvoirs et les embrigadements. Gabriel salue Raphaël, autre nom d’archange, autre premier dans la hiérarchie des anges, la seule hiérarchie sans enjeux sans puissance, hiérarchie libre, pour de faux, pour sourire, celle qui ne fait de mal à personne.
L’ex-professeur (75 ans) à Sciences-Po Grenoble, JPAB, salue la mémoire des morts du 13 novembre et en particulier celle de Raphaël Ruiz (37 ans), ancien élève de l’IEP, qui dût suivre son cours d’amphi d’histoire des idées politiques, en première année et en 95. Et il se souvient aussi de l’ex-étudiant, militant contre la guerre d’Algérie, qu’il fut, lui, à Paris dans les années soixante, vivant de près octobre 61, boulevard Saint Michel, le massacre des Algériens, et le métro Charonne en février 62, avec ses morts dont un jeune apprenti de quinze ans, Daniel Féry (sauvons son nom de l’oubli) , prolétaires de l’Est parisien, se disant que dans cette ville capitale, les centres, la vie et la mort bougent. Enfin, qu’il n’aurait jamais pu croire possible le 13 novembre de cette année-ci, son récit, sa géographie si, par art divinatoire, on les lui avait prédits à l’époque. La sienne. Et que s’il ignore toujours si l’histoire a un sens, il croit pouvoir dire qu’elle n’a pas de fin.
Littérature et politique. L&P.