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Billet de blog 9 avril 2021

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Mauvaise année...

Gouverner c'est prévoir, paraît-il. D'où l'on peut se demander si la France est gouvernée.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je ne rappellerai pas les multiples impérities, en ce cas, imprévoyances, constatées depuis janvier 2020, en lien avec la “crise du covid”; je ne rappellerai pas le démantèlement progressif, depuis des lustres, du système public de santé, qui a créé les conditions catastrophiques de cette année 2020 pour la prise en charge des malades et les mesures de protection et de prévention; je ne rappellerai pas la politique incohérente en matière de recherche scientifique depuis des décennies, qui amène la France à être particulièrement inefficace parmi les “grands pays” en matière de recherche sur les soins et les vaccins toujours dans le cadre de la “crise du covid”; je ne rappellerai pas l'inefficience des divers exécutifs face à la “crise écologique” déjà ancienne et connue de longue date, pour mémoire, le fameux «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs» de Chirac date de 2002, et depuis les exécutifs français ont continué de regarder ailleurs; je ne rappellerai pas les errements répétés de l'exécutif français actuel chaque fois que, depuis 2018 nettement, une nouvelle crise lui tombe sur le nez, errements qui l'amène systématiquement à ce schéma.

  1. «Droit dans ses bottes» (un tropisme “juppéiste”...), on ne cède rien;
  2. On cède mais en périphérie, sur la cause apparente mais non sur la cause réelle;
  3. On prétend négocier en suscitant un “comité Théodule”, dont on promet d'appliquer les décisions;
  4. On n'applique pas, ou on applique avec inefficacité, ces décisions.

Et bien sûr, l'exécutif actuel est en revanche particulièrement efficient en matière de palinodies, de «désaveux de ce que l'on a pu dire ou faire précédemment.». Ce qui est une conséquence inévitable de l'imprévoyance: quand on n'anticipe pas on a toutes chances d'être désavoué par les événements, donc de se désavouer...

Le motif de ce billet est la “crise agricole” qui “apparaît” en ce début avril. Depuis un moment je m'énerve, et je ne suis pas le seul, loin de là, de cet emploi fallacieux du terme “crise”, censément, une crise est imprévisible, or depuis trois ou quatre décennies en large part les situations étiquetées “crises” sont prévisibles. Concernant cette “crise agricole” c'est simple: fin janvier j'ai constaté une croissance hâtive de plantes qui habituellement apparaissent plutôt à la toute fin février ou début mars; comme le temps resta remarquablement doux presque tout le mois de février on passa à une floraison hâtive et bien sûr, à un bourgeonnement puis une fructification hâtifs. Je me suis pensé, dès la première moitié de février: deux ou trois gros coups de gel fin mars / début avril, et il y aura un gros déficit de fruits et probablement de pas mal d'autres productions agricoles. Je ne sais pas s'il y avait moyen d'anticiper pour éviter la chose mais en tout cas il y avait moyen de prévoir l'événement. Donc il n'y a pas de “crise agricole”, juste une imprévoyance des “autorités”.

D'où mon hypothèse: la France n'est pas gouvernée. Ce qui n'a pas commencé en 2017. Remarquez, ça ne serait pas bien grave, sinon le fait que les institutions françaises sont structurellement très jacobines.

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