2002, 2007, 2017, depuis 20 ans les élections présidentielles se rejouent sur un mode tragi-comique. En 2002 comme en 2017, l'extrême-droite parlementaire arrive au second tour et nous sommes sommé-es de "faire barrage" pour sauver la Démocratie. Pourtant en 20 ans, notre Démocratie a subi des assauts mortels contre les principes fondamentaux issus de la pensée des lumières, au premier rang desquels se trouve le principe de sûreté.
Le principe de sûreté a vocation à protéger les individus de l'arbitraire de l’État. Un long chemin historique depuis l'Habeas Corpus de la Magna Carta jusqu'aux révolutions américaine et française a conduit penseurs et acteurs politique à proclamer qu'outre l'égalité devant la loi, il était nécessaire de limiter les pouvoirs de l'administration, notamment en terme de police.
Or, de lois anti-terroriste en état d'urgence, de pass-sanitaire en conseil de défense les principes fondamentaux du libéralisme ont été reniés. Les lois sécurité globale et séparatisme imposent la vision d'un néolibéralisme autoritaire, disqualifiant et criminalisant les mobilisations sociales et citoyennes. Au nom d'une obsession jamais assouvie, la sécurité a remplacé la sûreté dans la parole politique, le parti socialiste emboîtant le pas à la droite lors du fameux discours de Villepinte en 1997 où Lionel Jospin proclamait la sécurité comme première des libertés.
25 ans plus tard nous avons perdu pour beaucoup de notre sûreté face à l'arbitraire de l’État. Des milliers de militants syndicaux, écologistes ou libertaires sont fichés S, subissent des mesures telles que les assignations à résidence et interdictions de paraître sans décision de justice. Le droit de manifester ne semble plus pouvoir s'exercer sans une présence agressive et oppressante de la police lorsqu'il s'agit de mobilisations de gauche, quand l'extrême-droite la plus violente peut défiler tranquillement le bras tendu dans les rues de Paris de Lyon ou de Toulouse.
Jean-Luc Mélenchon lors d'une interview récente a déclaré qu'élu président il entendait restaurer un climat de liberté dans un pays qui souffre et bouillonne dans la marmite sécuritaire. Retrait de la loi de sécurité globale, retrait de la loi séparatiste, instauration de vraies négociations avec les syndicats, et d'un vrai dialogue avec les actrices et les acteurs des mouvements sociaux et environnementaux, amnisties des condamnés des mouvements sociaux, voici quelques mesures politiquement libérales du programme de l'union populaire.
C'est aussi à cela que s'opposent ceux qui contre Jadot et Mélenchon entendent semer le trouble et la confusion dans l'électorat. Tels d'aveugles funambules les caciques du Parti socialistes, qui ont voté contre leur propre candidat en 2017, pourtant élu par une primaire, se mobilisent à quelques semaines du scrutin pour faire échouer la réponse électorale et populaire aux politiques liberticides auxquelles ils ont pleinement participé.
Les mêmes qui criaient au barrage républicain et au vote utile sont prêts aujourd'hui à franchir le rubicon dans un mouvement qui rappelle les mots d'ordre tels que "Mieux vaut Hitler que le Front populaire" avec cette idée "tout sauf Mélenchon".
Aujourd'hui pour sortir de la nuit sécuritaire et de l'ultra-libéralisme, le vote utile c'est celui du seul candidat de gauche capable de se qualifier au second tour. L'histoire jugera ces hommes et ces femmes qui face au danger le plus mortel que nous ayons connu depuis 1961 auront préféré attaquer Mélenchon que Macron, Le Pen et consorts.
Autour des pensées progressistes et des promoteurs de l'émancipation humaine et sociale participons au bloc populaire face aux attaques du bloc identitaire si choyé des grands médias privés.