Son quinquennat commence par un déni. Ce que confirme le mépris avec lequel il fait porter la responsabilité de la situation actuelle aux autres. Ce n'est jamais de sa faute.
Il n'assume pas la conséquence de son impopularité et des réformes antisociales qu'il a imposées par la contrainte et au mépris de la légistique et des droits humains.
Son invitation à l'Elysée signale une fois de plus son refus de respecter l'Etat de droit.
L'exécutif n'a pas à s'immiscer dans la fonctionnement de l'Assemblée nationale en convoquant les chefs de partis à l'Elysée au mépris du principe de séparation des pouvoirs.
Il a été élu en jouant avec l'extrême-droite pour affaiblir les Républicains, dont il demande maintenant l'aide.
Il n'a pas donné de consigne de vote claire pour faire échec à l'élection des députés d'extrême droite et il a laissé ses ministres assimiler la gauche à l'extrême droite. Il prétend maintenant appeler à l'union celles et ceux qu'il a piétinés.
Une solution serait qu'il démissionne.
Son comportement et son entêtement font qu'il apparaît comme le principal obstacle à la pacification de la politique dont il a dégradé l'image ces cinq dernières années.
Il a perdu la confiance de l'opinion par ces stratagèmes pour la manipuler en faisant des promesses qu'il n'a pas tenues : le grand débat, la convention sur le climat, ... et il persévère avec le conseil national pour la refondation.
Malgré l'opposition des syndicats, des salariés et agents publics il souhaite imposer une nouvelle réforme des retraites dont la cause du déficit n'est pas dans les dépenses mais l'insuffisance et l'absence de recouvrement des recettes.
Le résultat des élections législatives ne peut donc pas être une surprise. Qui a joué avec l'extrême-droite ? L'a banalisée par une pratique de la violence institutionnelle contre les manifestants, les journalistes, les étrangers, le personnel soignant, les étudiants, ...?
La composition de la nouvelle Assemblée paraît plutôt poser assez clairement l'interrogation de savoir s'il est raisonnable de penser qu'Emmanuel Macron s'accroche au pouvoir dans la voie impopulaire et inconventionnelle qu'il a imposée et continue à vouloir imposer pour cinq ans encore ?
Le serment du Jeu de Paume pose que la légitimité de la représentation nationale est au moins équivalente à celle du monarque, fut-il républicain. N'est-il pas plus logique que ce soit celui qui pose problème qui s'en aille, plutôt que les centaines de députés ?
La démission d'Emmanuel Macron serait l'occasion de voir une coalition républicaine et démocratique se former autour d'une candidature proposant de supprimer la fonction présidentielle et de rendre le pouvoir aux populations.
Car Emmanuel Macron a fait la démonstration d'un pouvoir confisqué par une personne qui décide à l'opposé de ce que devrait dicter la réalité sociale, les inégalités, l'injustice fiscale, ... pour garantir le bien-être général qui est le but de l'action publique dans une société démocratique moderne.
Le blocage institutionnel qu'Emmanuel Macron dénonce et dont il tente de rejeter la responsabilité sur les autres est de son fait, en n'ayant pas tiré les conclusions qu'imposaient son quinquennat qui vient de s'achever. Il n'aurait pas du se représenter et faire comme son prédécesseur devant la montée du mécontentement et de son impopularité.
Depuis un certain temps, chaque président nouveau était plus mauvais que son prédécesseur. Le fait qu'Emmanuel Macron ait été réélu porte à s'interroger s'il l'a été parce qu'il n'y a pas plus mauvais que lui ? L'épuisement d'une telle logique finit de plaider en faveur de sa démission et de la suppression de la fonction.