Cherchant à expliquer d'où viennent les techniques policières telles qu'on les a vues à l'œuvre depuis décembre, le documentaire de StreetPress revient également sur la trajectoire d'un personnage mal connu en France, mais tristement célèbre en Algérie ou dans les Antilles : le préfet Pierre Bolotte qui, avant de superviser la création de BAC en Seine-Saint-Denis, avait dirigé la répression des émeutes de 1967 en Guadeloupe (Wikipédia : 87 morts selon le secrétaire d’État aux DOM-TOM Georges Lemoine, en 1985, d'après les sources administratives, dont les Renseignements généraux (RG))
"Cette généalogie historique est incontestable" abonde Zagrodzki. Mais là encore, la répression dans les colonies et l'outre-mer n'est que l'illustration la plus extrême d'une doctrine qui était également appliquée sur le territoire métropolitain, rappelle le chercheur. Déjà sous Louis XIV, "on crée la lieutenance générale de police (l'ancêtre de la préfecture) car la rue est considérée comme dangereuse, le peuple est considéré comme dangereux (...) Ce qui est déployé dans les territoires colonisés n'est qu'un embranchement d'une histoire plus générale de la police en France."
Il n'empêche : au sein de ce système, "les colonies ont été des populations jugées plus ingouvernables que d'autres", sur qui la répression policière a donc été plus sévère qu'ailleurs, poursuit Molard.
Prolonger :
Gilets Jaunes, une répression d'Etat | Documentaire (en accès gratuit sur Youtube)
Autres médias libres :
Disclose | Premier média d'investigation à but non lucratif
Reporterre, le quotidien de l'écologie
...
Mises à jour
Le Parisien :
Gilets jaunes blessés : «Des policiers seront renvoyés en correctionnelle»
liberation.fr Manifestant éborgné en 2016 : le CRS renvoyé aux assises
France Info :
"Gilets jaunes" : que risquent les policiers soupçonnés de violences ?
Gilets jaunes : le procureur de Paris assure que des policiers vont être jugés pour "violences"