Le quotidien du groupe Amaury a beau être l'un des rares succès de la presse française aujourd'hui, il a failli manquer la marche du passage à Internet. Il a mis les bouchées doubles pour rattraper son retard et réorganiser sa rédaction afin de s'adapter aux nouveaux moyens de diffusion de l'information. Cela ne se fait pas sans heurts, même si un accord important vient d'être signé pour passer au plurimédia.
Il y a ceux qui vont sur Internet à reculons, ceux qui s'y précipitent, ceux qui organisent des passerelles raisonnées, avec l'assentiment ou en affrontant la méfiance de journalistes établis dans l'industrie vacillante, en exploitant aussi le talent ou la simple force de production de jeunes pousses frétillant dans le numérique. Comment s'annonce la métamorphose ?
Quatrième volet de notre enquête: la montée en puissance d'Internet, pour quel journalisme? Les quotidiens anglo-saxons, dont l'économie est bouleversée, réorganisent à marche forcée leurs rédactions en fusionnant les équipes qui travaillent pour différents supports. En France, Le Parisien vient de signer un accord en ce sens. Mais ces sites d'information en continu, où seule prime la vitesse, ont aussi souvent recours à des journalistes précaires, mal payés et sans moyen d'enquête.
Le point de vue de Vincent Giret, directeur éditorial multimédia pour l'ensemble du groupe Lagardère, à propos du basculement journalistique en cours sur la Toile.