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Billet de blog 8 février 2012

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L'économie circulaire : un concept validé

  • by Lena Gravis
  • 6 Feb 2012

Le 30 et 31 janvier dernier se sont tenus au Conseil économique, social et environnemental à Paris des ateliers préparatoires et une conférence dans la perspective du Sommet de la Terre, “Rio+20”. Organisées sous l’égide du ministère de l’écologie, elles réunissaient plus de 500 représentants d’ONG, d’entreprises, d’acteurs de la société civile invités à formuler des propositions concrètes. Si Nathalie Koscuizko-Morizet en ouverture des débats appelait de ses vœux la création d’un Organisation Mondiale de l’Environnement (OME) pour une “mondialisation plus écologique et plus solidaire”, elle a en outre tenu à préciser le rôle éminent que la science devrait occuper dans cette organisation. Ellen MacArthur, invitée à la conférence aux côtés d’Edgar Morin ou du président de l’Assemblée générale des Nations unies, présentait pour sa part un bref exposé des principes de l’économie circulaire, ainsi que différentes actions concrètes que la Fondation souhaite voir adopter, dont voici quelques-uns des principaux extraits :

© Bernard Suard - MEDDTL

“Notre angle d’attaque se fonde sur une approche économique, car il nous semble en effet que l’environnment est intrinsèquement lié à l’économie, tenter de les découpler ou de les renvoyer dos à dos s’avère contre-productif. De même, se contenter de réduire les effets négatifs de l’un sur l’autre ne fait que retarder l’inévitable.

“Tant que les matières premières étaient peu chères et facilement accessibles nous avons sans arrière pensée produit des montagnes de déchets – quand il ne s’agissait pas d’émanations toxiques. Le système linéaire hérité de la révolution industrielle qui consisite à extraire des ressources, à fabriquer des produits qui sont ensuite vendus puis jetés par les consommateurs a clairement atteint ses limites.

“Mais nous avons dû nous rendre compte que nous avions changé de monde. Nous sommes aujourd’hui entrés dans une nouvelle ère en termes de volatilité des prix, de tensions géopolitiques, d’érosion des services rendus par les écosystèmes : notre modèle économique n’est plus adaptée à la réalité dans laquelle il opère et les stratégies traditionnelles n’y pourront pas grand-chose.

“Consommer un peu moins, recycler un peu plus ? Franchement, si l’on veut redonner du sens à l’expression “développement durable”, on ne peut pas se contenter de cela…

“Mais nous ne pouvons nous payer de mots, et il nous a paru essentiel de valider, de chiffrer le modèle de l’économie circulaire. C’est pourquoi nous venons de publier, avec le cabinet McKinsey, un rapport macro-économique qui met en lumière les opportunités du modèle.

“Les hypothèses les plus prudentes estiment que les gains pourraient atteindre 487 milliards d’Euros par an pour certains secteurs au sein de l’Union Européenne, ou représenter une économie de plus de 7 millions de tonnes de CO2 par an pour le seul Royaume-Uni, grâce à la gestion des déchets organiques.

“Le modèle circulaire peut également présenter l’avantage de pouvoir être adopté par les pays en voie de développement qui, ce faisant, pourraient éviter certaines erreurs du système linéaire.

“Mais il s’agit là de bouleversements majeurs et une adaptation des règles du jeu peut grandement faciliter la transition.

“Je souhaiterais partager avec vous les idées défendues lors du Forum mondial des ressources de Davos en novembre dernier par l’analyste suisse Walter Stahel. L’un des pionniers de l’économie circulaire, le professeur Stahel, fait partie de notre comité d’experts indépendants, il a également travaillé avec Dominique Bourg sur le concept d’économie de la fonctionnalité – qui a retenu l’attention de beaucoup de responsables en France.

Il plaide en faveur d’une taxation des ressources non renouvelables et propose de compter la force de travail humaine parmi les ressources renouvelables, et donc non soumis à taxation !

Par ailleurs, une économie fondée sur la gestion des flux de matériaux créé des emplois dans le secteur de la maintenance et de la logistique, et l’allègement de la pression fiscale sur l’emploi permettrait d’accélérer l’adoption du modèle circulaire, qui du côté des matériaux naturellement recyclable (c’est-à-dire qui en fin de cycle retournent à la biosphère) offre la possibilité de restaurer le capital naturel. Dans le même temps, il s’agit de taxer plus lourdement l’exploitation des ressources non-renouvelables et la création de déchets – autant de mesures économiques dont les bienfaits sont évidents au niveau de l’environnement.

Considérer le travail comme une ressource renouvelable constitue un changement de mentalité important, pour autant, certaines économies – comme les états du Texas ou de la Floride, par exemple – ont déjà franchi le pas (1), montrant ainsi que la chose est possible d’un point de vue comptable…

Certes, arriver à une harmonisation au niveau mondial comporte bien des difficultés, mais il nous semble que cette proposition va dans le sens d’un avenir potentiellement prospère et positif.”

Lien vers le microsite dédié (en Anglais) et la version téléchargeable du rapport intégral

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