En ce début 2012, alors que la note souveraine française a été abaissée de AAA à AA+ par l’agence de notation Standard & Poor’s, la récession menace de s’installer à nouveau. Tirant prétexte de la pression exercée par les marchés financiers, les gouvernements européens veulent imposer aux peuples des politiques d’austérité et de régression sociale.
De surcroît, l’Europe est menacée d’un recul sans précédent de la démocratie. Si l’on veut échapper à la catastrophe sociale qui se prépare dans les laboratoires de l’idéologie néolibérale, c’est dans des voies nouvelles qu’il faut résolument s’engager.
Dans ce contexte et à l’heure où se préparent dans notre pays des élections majeures, les Economistes atterrés s’invitent dans le débat. Après le Manifeste d’économistes atterrés (70 000 exemplaires) et 20 ans d’aveuglement (20 000 exemplaires), voici leur programme économique pour les présidentielles. Le désarmement des marchés financiers, la réorientation du système bancaire, une profonde réforme fiscale, le renouveau des services publics, la refonte des traités européens pour mettre fin à la concurrence fiscale et sociale, la relance des investissements publics pour organiser la transition écologique, de nouvelles gestions des entreprises : voilà autant de sujets majeurs où les Economistes atterrés formulent des propositions afin d’ouvrir de nouvelles perspectives. Aujourd’hui, le réalisme a changé de camp. Après trente ans d’aveuglement, les politiques néolibérales ont perdu toute crédibilité. Il est urgent de changer d’économie !
Un livre de propositions divisé en grands thèmes : Fiscalité, Dettes, Politique sociale, Politique industrielle, Chômage, Gouvernance des entreprises, Réforme du système financier, Retraites, Régulation du marché, Rôle de l’Etat... Parmi les économistes de premier plan qui participent à cet ouvrage : Philippe Askénazy, André Orléan, Henri Sterdyniak, Benjamin Coriat, Frédéric Lordon, Thomas Coutrot...
"Dans cet ouvrage-ci, nous voulons tordre le cou à l’idée que la crise est la conséquence de dépenses publiques liées à une politique sociale trop dispendieuse. Il s’agit d’une mystification. Ne nous trompons pas de crise. La dette est intégralement provoquée par la spéculation financière. C’est le coût de la crise financière qui nous a mis dedans. Il est donc aberrant de taper sur les politiques sociales. Cette folie sur les cures d’austérité ne va pas nous faire sortir du trou. En 2011, les entreprises du Cac 40 ont distribué 37 milliards d’euros sous forme de dividende. En regard, le coût de la dette publique est de 45 à 48 milliards d’euros. On appréciera" résume Benjamin Coriat, co-président du collectif des Economistes atterrés et co-auteur de l’ouvrage "Changer d’économie".