C'est touchant toutes ses initiatives visant à aider les pauvres hères que nous sommes à mieux comprendre le monde et surtout nous guider dans notre choix électoral.
Toutefois, pour mieux apprécier cet altruisme totalement désintéressé, une certaine transparence serait de mise.
Tout comme la composition et la provenance d'un produit lambda est clairement affichée sur son emballage, on pourrait, par exemple, préciser en entête des pronostics des Instituts de sondages que la majeure partie d'entre eux appartient à des groupes privés très proches idéologiquement du MEDEF et/ou du gouvernement Macron.
De même, lorsqu'une application comme Elize est lancée, un petit éclairage sur leurs concepteurs serait bienvenu...
Alors, voici quelques infos glanées par ci par là :
- L'application Elyze qui se veut le « Tinder de la présidentielle » a été crée par Grégoire Cazcarra, 22 ans, étudiant à l’ESCP Business School et François Mari, 19 ans, étudiant à HEC Montréal.
- Grégoire Cazcarra , est également fondateur de "Les Engagés", une association qui veut réconcilier les jeunes et la politique.
- Les Engagés compte essentiellement des jeunes issus des milieux sociaux les plus aisés. II y a beaucoup d’étudiants en fac de droit ou en IEP (Institut d’Etudes Politiques). On trouve aussi des lycéens qui préparent des concours comme Sciences Po.
- Grégoire Cazcarra a récemment publié l’ouvrage « Génération Engagée ». Ce livre repose sur le témoignage de 18 acteurs de l’engagement en France (notamment des jeunes entrepreneurs). Un ouvrage préfacé par Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement. Ancienne UMP, présidente du MoDem de Loire-Atlantique et porte parole du parti.
Au regard de ce jeune et frais parcours de "rebelle contestataire altermondialiste", on comprend mieux pourquoi l'application propose très facilement Macron même chez des utilisateurs opposés à ses idées, et renvoi vers des formations très minoritaires, donc inoffensives, ceux qui expriment le moindre petit désir d'alternatives...
Aujourd'hui en France, un lanceur d'alerte a toutes les chances de se retrouver en garde à vue.
Par contre, aucune inquiétude à avoir si vous distribuez en masse une application informatique bidon voire truquée mais diffusant le doux parfum de la star-up-nation...
