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mémoires d'outre bombe ( extraits )
C'est quoi le fil du livre me demande mon éditeur ....
C'est simple , c'est une histoire d'amour comme toutes les histoires qui font des livres , c'est une histoire d'amour entre une femme Kiki et un homme moi ... une histoire qui s’étale sur quinze ans au milieu de sa vie et de la mienne , une histoire qui demare en rêve , qui déroule en fun et qui finit en mort .
Il y a des retours en après et des projections en avant mais tout tourne autour de notre histoire .
Ça part de Lyon et ça fini a Los Angeles , entre temps il y a du sexe , de l’aventure , de la comédie , de la tragédie , du Paris et du Marseille un peu , et un amour rare , très rare .
J'ai pleuré les femmes dans ma vie ...
Ma grand mère , un dimanche midi , ou Kiki offusquée de me voir faible m'a crié
_ Arrête !
_ Donne moi trois minutes ... je lui dis
_ Arrête de pleurer , tu me fais peur .
Je pleure et elle ne comprend pas , elle ne m'a évidement jamais vu pleurer .
Je pleure ma grand mère a Lyon , je suis a Los Angeles , il n'y a pas internet , je parle a ma sœur au téléphone , ça coûte un dollar par minute et je ne suis pas riche , je calcule le temps de la mort , ma sœur Elizabeth assise a coté du lit d’hôpital qui me raconte cette mort annoncée paisible de ma grand mère , je lui dicte , elle écrit un texte ou je lui dis que je l'aime , que je l'ai aimée , c'est ma grand mère que j'aime plus que tout , ma vielle grand mère aimée , je luis dit que je suis marié , encore un secret a l’époque dans ma famille , ma sœur me dit que elle a sourit et montré son alliance ...
C'est le temps ou la mort ne rode pas encore ou je suis jeune encore et ou il n'y a que les vieux qui meurent .
J'ai pleuré trois fois dans ma vie , trois femmes , en ordre chronologique , ma grand mère , ma femme ( Kiki ) et ma mère .
Je suis un homme fort , je le sais , je ne suis pas la pour raconter des mélancolies , j'ai souvent sourit a l’exécution ou au suicide d'un vieux pote qui l'avait bien mérite ou choisi , mais la mort de mes femmes me terrorise .
Long Beach Marina Hollyday Harbor 1998 ...
Je suis assis avec quelques américains au patio d'une marina , la marina ou je vis , pauvre , dans un bateau sans fenêtres , c'est un endroit qu'on appelle sympa , et c'est vrai , il y a des tables normales , des chaises en plastique , un micro wave , un frigo , un barbecue , le décors c'est Tahitien tendance marine left over , avec des filets au mur , des coquilles d'oursins , des carcasses de crabes , des trucs en bronze , des ancres et un ou deux baromètres en cuivre avec des aiguilles noires ... et des photos jaunes en noir et blanc de pécheurs de requins de quand j'etais pas né .
il est tard dans la soirée .
je me rappelle qu'il fait chaud .
Je bois trop comme souvent , du vin de pauvre .
le téléphone sonne , la manager se lève
la manager revient vers moi assis a la table et elle me dit ..
_ Philippe , it is a phone call for you ... it is Sley , your friend .
_ Thanks
Je me lève , je marche jusque dans le bureau , le téléphone est posé sur des notes de frais
_ Hello Sley ..... ça va ? quoi de neuf amigo ...
_ Kiki est morte elle s'est suicidée cette nuit .
je raccroche ou il raccroche , je ne sais plus , je demande l’autorisation d'appeler la France a la Manager , j'appelle ma mère au milieu de la nuit , elle crie " je vais prier pour elle " ...
je raccroche , je retourne sur la table , arrache un paquet de cigarettes , je fumais a l’époque , une bouteille de vin et je m’effondre en pleurs pendant deux heures , deux jours , deux semaines .
Vraiment , je ne le croyais pas , moi , un putain de macho , il m'arrive encore de pleurer Kiki des coups , en écrivant ces lignes par exemple .
Et puis la mort de ma mère .
Pareil , je ne m'y attendais pas , je me dis , commm on Philippe , tu es fort ... j' arrive de Los Angeles , mon frère François me reçois a la gare de la Part Dieu , je souris , j'assume mon rôle chef de famille .
Devant le cercueil de ma mère a l’église de notre paroisse avec ma famille autour , je tremble , je plus que tremble , je panique , ma sœur Dominique assure le discours avec un talent , une compassion et un sang froid fantastique .
je réalise que je ne pourrais pas , je suis effondré , je pleure , je sanglote , j'essaie de cacher sous mes snob Persol noires .
Pareil au cimetière a Chatenay , ou sont mes ancêtres , pleins de famille sur le monument de la guerre de quatorze , devant l’église , ces monument qu'on aime avec quatre obus gris en coin , grosse chaîne autour et toute la famille gravée dans un marbre rose 1914 , 15 , 16 , 17 , 18 ....
Je reste derrière après le cercueil dans la terre , je ne veux pas en faire trop non plus , je ne me suis pas couché sur sa tombe , un cousin qui me connait m'a arraché ...