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Billet de blog 12 juin 2017

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Le général Macron

Le résultat du 1er tour des élections législatives fait curieusement penser à celui des élections de 1968 qui avait vu un raz-de-marée gaulliste à la suite du traumatisme du mois de mai... Les causes ne sont pas les mêmes mais il existe un parallélisme certain entre les deux situations..

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Les commentateurs politiques et les politiques eux-mêmes n'ont-ils pas de culture politique ou ont-ils quelques trous dans la raquette ?

Beaucoup comparent les résultats du 1er tour des élections législatives du 11 juin aux élections de 1958 pour les uns et de 1981 pour les autres.
Certes, la vague d'En Marche - qui devrait être confirmée au 2e tour - peut faire penser à la vague rose qui avait suivi l'élection de Mitterrand. Les élus "de la société civile qui vont entrer à l'Assemblée" sont un peu les descendants ou les lointains cousins des "professeurs barbus"qui avaient alors envahi l’hémicycle.

Cette comparaison a un certain sens. En revanche, celle avec 1958 ne tient pas la route. Aux élections du mois de novembre qui accompagnaient l'instauration de la Ve République et l'élection - par un collège de grands électeurs et non au suffrage universel - du Chef de l'Etat, le résultat ne fut pas excellent pour le Général de Gaulle. Les élus de l''UNR - ancêtre des Républicains - n'étaient que 189 sur 576 députés. Le Premier ministre, Michel Debré constitua une majorité  de coalition avec des MRP, des Indépendants et Paysans et quelques autres petits partis.. Cet attelage baroque a tenu la route parce que la situation internationale et surtout celle de Algérie ne permettaient pas qu'il en soit autrement.

A vrai dire, la seule situation comparable pour ces législatives est celle de... 1968. Après "les événements" du mois de mai, le Général de Gaulle dissout l'Assemblée et c'est un raz de marée en faveur des gaullistes. On appela ces élections "les élections de la peur". Un des ténors de l'époque, connu pour son humour, Alexandre Sanguinetti dira plus tard "en 1968, si j'avais présenté mon chien - qui a une bonne tête - avec l'étiquette gaulliste, il aurait été élu"...

Sans paraphraser le vieux gaulliste pour ne pas faire injure, (ni de comparaison douteuse) aux candidats issus de la société civile d' En Marche, on peut dire qu'ils sont un peu dans la situation des élus de 1968. Ils sont transparents. En 1968, les Français avaient voté de Gaulle pour se remettre du choc de mai. En 2017,à travers eux, ils votent Macron.et confirment leur choix d'un autre mois de mai qui est celui d'une forte attente. Leurs affiches - toutes identiques - montrent une photo d'Emmanuel Macron avec, à coté de lui mais légèrement en retrait, celle d'un(e) inconnu(e)....L'essentiel est l'identification de la marque Macron....

Pour le Président de la République, ce résultat n'est pas une grande victoire, c'est une grande responsabilité. Il a été élu sur l'idée que le "vieux système" politique avait échoué et qu'il incarnait le renouveau.

Le décor est désormais planté, les acteurs sont connus, la partition est écrite. Il n'y a plus qu'à..... Alors, "le changement, c'est maintenant"????

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