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Billet de blog 8 juin 2023

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L'avenue du Parisis, une nouvelle menace pour l'environnement

Les raisons de s'opposer au monstrueux projet d'avenue du Parisis. Soyons nombreux à le faire et par tous les moyens, il y va de la qualité de vie future dans les communes de l'est du Val d'Oise

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Après l'aéroport de Paris dont les nuisances aériennes impactent déjà fortement l'Est du Val d'Oise, un deuxième ADP, routier celui-là, menace la tranquillité des villes qu'il traversera. L'avenue Du Parisis (anciennement BIP), vous connaissez ? Il s'agit d'un projet de quatre voies rapides destinée à relier l'autoroute A15 à l'A1. Ce projet, conçu avant la guerre et jamais réalisé, refait surface périodiquement comme le serpent de mer. Aujourd'hui, le processus de décision semble dans sa phase terminale : soutenu par la région et le département et rejeté par les associations de riverains, il a fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires favorables à ces dernières pour insuffisance de financement. Un premier appel au conseil d'état introduit par le conseil départemental a été rejeté. l'institution s'étant déclarée incompétente. Mais le conseil départemental a mis au dossier de nouveaux éléments qui justifient un deuxième appel. Et les opposants au projet sont déjà prévenus : la décision rendue par le conseil d'état sera définitive et ne pourra être l'objet d'aucun nouveau recours.
Deux portions de l'avenue du Parisis sont déjà en service : la première part de l'autoroute A15 à la hauteur de Saint Gratien et va jusqu'à Soisy, à la hauteur du champ de course d'Enghien. La seconde part de Bonneuil et va jusqu'à Gonesse. L'enjeu du bras de fer engagé entre l' association "vivre sans BIP" et le département concerne la section de raccord entre les deux parties déjà réalisées, qui traversera six communes de Soisy sous Montmorency à Arnouville.

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Parmi ces communes, trois (Groslay, Deuil, Montmorency) ont manifesté leur opposition au projet par le vote d'une motion en conseil municipal et le maire de Sarcelles a clairement exprimé son opposition au projet, qu'il qualifie "d'anachronique". Dans le but de faire échec au projet, le maire de Montmorency a aménagé deux obstacles sur le tracé de l'Avenue du Parisis en faisant classer au patrimoine historique le château du duc de Dino et en soutenantl'association du jardin des sources, qui a aménagé un espace vert de la rue de la Fosse aux Moines. Mais ces oppositions locales n'ont aucun poids juridique face à la décision du Conseil Départemental, ce qui suscite une question : est-il légitime que ce soit ce dernier qui ait le pouvoir décisionnaire, sachant que celui-ci représente des électeurs qui vont de la petite commune de Saint-Clair-sur Epte, aux confins du Vexin Normand - à Roissy ? Cela revient à accorder le même poids aux voix des électeurs des campagnes du Vexin qui sont loin des voies routières fréquentées qu'aux habitants de l'est du Val d'Oise, qui auront effectivement à subir des nuisances s'ajoutant à celles - déjà présentes - liées aux activités aéroportuaires. Et le Conseil Départemental envisagera-t-il de dédommager les propriétaires de résidences qui, après réalisation de l'avenue, subiront une perte de valeur immobilière ? Il serait légitime qu'une loi les y oblige et si c'était le cas, il y aurait sans doute beaucoup moins de projets insensés qui pulluleraient.

Car, au-delà de toute considération philosophique sur l'exercice de la démocratie, ce projet, qui accroitra une pression sur l'environnement déjà bien réelle, qui impactera plusieurs écoles proches de son parcours, qui incitera de nombreux camions à traverser les villes en créant des bouchons qui augmenteront encore la pollution, qui détruira des espaces verts nécessaires à la respiration du territoire, est absurde et a un même côté monstrueux. Pour s'en persuader, nous invitons le lecteur à mesurer l'ampleur de ce sacage programmé au cours d'une promenade en photos le long des 17 kilomètres du trajet, à travers des espaces qui pourraient être aménagés en coulée verte. 

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Le collège Descartes à Soisy, sur le chemin du trajet
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