Pourquoi, le 7 juin 2022, le maire d'Atalaia do Norte, Denis Linder Rojas de Paiva (en orange sur la photographie ci-dessous) a-t-il eu un tête-à-tête avec l'accusé Amarildo da Costa de Oliveira, surnommé "Nu" ("Pelado"), chez lui, quelques minutes avant que ce suspect numéro un soit arrêté et emmené par la police, qui attendait ce moment sur la terrasse extérieure du domicile d'Amarildo ?

Pourquoi, le 7 juin 2022, deux procureurs (!), l'un après l'autre, ont-ils, dans un premier temps, été désignés par la famille du suspect comme ses avocats ? Le procureur général de la municipalité d'Atalaia do Norte, Ronaldo Caldas da Silva Maricaua, a d'abord assumé la défense d'Amarildo. Et Caldas a déclaré qu'il n'avait pas reçu l'ordre de la municipalité d'Atalaia do Norte ou du bureau du procureur général de la municipalité d'abandonner la défense de "Pelado". Un journal a relaté le 10 juin 2022 que Caldas a affirmé avoir rencontré le pêcheur au commissariat de police, après avoir été appelé par sa famille : "Amarildo est un pêcheur fluvial important et très connu dans la région, mais je n'avais aucune relation avec lui. Sa famille me connaît et m'a appelé pour le défendre. S'ils n'avaient pas engagé un autre avocat, je continuerais à le défendre, oui, pourquoi pas ? Il n'est pas accusé de quoi que ce soit, il est juste un suspect". Le lendemain, le 8 juin, à la demande de la famille du suspect, Caldas a abandonné sa défense.
Le second initial défenseur d'Amarildo est Davi Barbosa de Oliveira, le procureur général d'une municipalité voisine, Benjamin Constant.
Devant les répercutions négatives de ces deux désignations, les deux procureurs ont donc abandonné la défense de Amarildo le mercredi 8 juin 2022.
Pourquoi, le 30 juin 2022, au siège de l'association indigène Union des peuples indigènes de la vallée de Javari (Univaja), à Atalaia do Norte, lors d'une réunion collective entre députés fédéraux et sénateurs avec des indigènes, à laquelle pouvait assister la presse nationale et non pas la presse locale, un militaire - seulement identifiable avec les mots "Amon-H" plaqués sur sa tenue - a-t-il photographié, dans son dos, l'écran ouvert de l'ordinateur portable du journaliste Rubens Valente, envoyé spécial du site de journalisme indépendant brésilien Agência Pública ?

Suite au flagrant délit des photographies prises par le militaire, un dialogue s'est ensuivi entre ce dernier et le journaliste (traduction exacte du texte sis dans l'article du site Agência Pública ?) :
Journaliste - Pourquoi photographiez-vous mon écran ?
Militaire - Monsieur ?
Journaliste - Pourquoi photographiez-vous mon écran ? Qui vous a envoyé ? Avez-vous reçu l'autorisation de quelqu'un ?
Militaire - [Murmures]
Journaliste - Quel était l'ordre ? Quel est votre prénom ?
Militaire - [Se dirige vers la sortie de l'association Univaja].
Journaliste - [Murmures] N'est-ce pas ? Pourquoi photographiez-vous mon ordinateur ?
Militaire - Monsieur, je ne peux donner aucune information.
Journaliste - Vous ne pouvez pas donner d'interview. Et qui le peut ? Qui peut donner un entretien ? Qui est votre supérieur ?
Militaire - [Sort par la porte de l'entrée principale d'Univaja].
Après la clôture de la rencontre dans les locaux de l'Univaja, l'Agência Pública a vu le même militaire entrer dans le van mobilisé pour amener les conseillers des parlementaires à la réunion à l'Univaja. Le véhicule a conduit les autorités et les conseillers vers un hélicoptère qui les attendait à l'arrière de la mairie d'Atalaia do Norte. De là, l'hélicoptère est reparti en direction de la ville de Tabatinga, située, à vol d'oiseau, à 33 kilomètres.