Je participe à la réflexion collective en publiant ma position : Voter MACRON avec des gants et un pince nez.
1) Non pas parce que j’ai peur que Marine passe : si elle passe, tant pis, on avisera
2) Parce que je veux que l’écart entre les deux soit le plus grand possible, pour que les fascistoïdes de la Cocarde et autres groupes de nazillons n’osent pas relever le museau et se mettre à semer le désordre mais se disent « putain on n’y arrivera donc jamais ! ». Oui il faut une muraille entre la République (j’ai pas dit la démocratie) et eux. Qu’on s’étripe à l’intérieur de cette muraille entre « gauche » et droite, c’est une chose, c’est notre affaire, mais eux : à l’extérieur ! Et comment imaginer l’image de la France et des français, votre image, mon image, aux yeux des autres citoyens du monde, qui se diraient en nous voyant que nous sommes la moitié de fachos ou d’idiots ?…
3) Parce que le vote MACRON ne vaut pas légitimation de sa politique et ça, c’est à LFI, PC et EELV + tous les démocrates, humanistes, écologistes de tous bords de le lui démontrer le lendemain même en organisant la lutte sous toutes ses formes (électorale, politique -constituante notamment- syndicale, etc…). Sinon effectivement cela le légitimerait.
Il faudra donc que LFI, le PC et EELV s’entendent sur un programme commun pour envoyer une majorité de gauche à l’Assemblée de façon à empêcher aussi bien MACRON que LE PEN de gouverner comme ils l’entendent. Mais de toutes façons cela ne suffirait pas…
4) …Parce que QUELQUE SOIT LE GOUVERNEMENT (sauf rarissimes exceptions), aucune élection ne donne le pouvoir au peuple. Au mieux on limite la casse et on obtient quelques avancées. MÊME AVEC MELENCHON AU POUVOIR, ce ne serait que par la lutte que nous obtiendrions satisfaction et cette lutte serait même une aide « amicale » à un pouvoir de gauche en place pour qu’il aille dans la bonne direction.
Voter MACRON en lui « demandant des gages » en contrepartie, procède pour moi de la même illusion-erreur que de voter blanc, s’abstenir, etc… (le « ni la peste ni le choléra ») : c’est croire que le vote est déterminant, suffisant. Et je suis certain que beaucoup de ceux qui s’apprêtent à faire cela (j’ai pas dit tous) s’apprêtent aussi à rentrer chez eux après le vote en attendant sans rien faire, le poing serré dans la poche mais sans rien faire de plus, la prochaine élection. C’est ça l’erreur politique majeure à mon avis.
Et je n’exclus même pas que certains abstentionnistes partisans du « ni-ni » ne comptent secrètement sur les autres pour voter MACRON à leur place, puis souffler un Ouf! silencieux le soir des résultats. Profiter des autres pour bénéficier de quelque chose sans en payer sa part de contribution, ça s’appelle en théorie de la sociologie « la pratique du passager clandestin ». C’est pas très élégant : c’est laisser faire le sale boulot aux autres et arriver juste après la bataille pour profiter des fruits de leur travail. Ces gens-là, qui se disent qu’il y aura toujours bien assez de votes MACRON pour que LE PEN ne passe pas et qui ne veulent pas se salir les mains ou s’abaisser à voter, devraient s’inscrire à l’avance sur une liste de volontaires anti-fascistes pour qu’on aille les chercher et qu’on les mette en première ligne si MLP était élue…
Ceci dit, à l’inverse, voter MACRON, lorsqu’on est de gauche et/ou écologiste, implique aussi de s’engager immédiatement ensuite dans la lutte contre lui, sa politique et nos oligarques à nous.