Un militant écologiste veut dénoncer le comportement de Monsieur Christian TURREL, maire PS de la commune de Loupian, qui refuse de s'expliquer sur le déclassement d' une zone naturelle protégée.
Loupian n'apparaît pas dans "l'inventaire national du patrimoine naturel". La consultation de ce site permet de connaître les communes responsables du respect du "patrimoine naturel" que difficilement. Il faut effectuer des recherches pour trouver deux sites classés Natura 2000 sont à proximité de Loupian : l'Etang de Thau et l'Herbier de l'Etang de Thau. On a déjà vu plus efficace.
Le déclassement contesté n'étant pas précisé, il serait intéressant aussi de savoir pourquoi et à la demande de qui ? (promotion immobilière, ...)
La suite des évènements porte à s'interroger sur ce qu'il fallait cacher ou faire taire dans ce déclassement en considération de la réaction administrative disproportionnée au questionnement du militant écologiste.
En effet, le défenseur de l'environnement, faute de recevoir des explications, a été interné dans un hopital psyschiatrique à la requête du maire, usant sans modération des pouvoirs qui lui sont conférés par la loi.
Notamment la loi UMP de "modernisation" psychiatrique relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge du 5 juillet 2011.
Une telle chose n'a été rendue possible que grâce à la participation du corps médical, lequel semble s'être fourvoyé. Par précipitation ou ignorance de la déontologie ?
L'édile de Loupian a trouvé le médecin des pompiers pour rédiger l'attestation médicale nécessaire à faire interner d'office ce militant écologiste à l'Hopital de la Colombière ; lequel établissement ne s'est pas étonné de voir arriver une personne saine d'esprit (encadrée de gendarmes - signe clinique d'une pathologie en France ?) et insiste même à la garder au prétexte qu'elle refuse de se faire "soigner".
Nonobstant une certaine et nouvelle négligence de la déontologie médicale, cet hopital ignore les droits du patient. L’article L.1111-4 du Code de la santé publique consacre le droit du patient au refus de soins (loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé).
Le médecin des pompiers, agissant dans le cadre d'une fonction publique, a-t-il fait un faux ? Si oui, le maire s'en servant contre le militant a lui même commis un faux en écriture publique en prenant un arrêté qu'il sait infondé. Quelle est la responsabilité de la gendarmerie d'avoir prêté main forte à un tel abus de pouvoir, et l'hopital ?
Il y a matière à développer un contentieux intéressant pour calmer une bonne fois pour toutes tous les Diafoirus de la psychiatrisation.
L'affaire de Loupian est emblématique d'une dérive de la profession médicale qui n'est pas permise dans un Etat de droit.
Jean-Pierre Lees relate dans son article sur le procès d'Adlène Hicheur l'échange entre le procureur et l'avocat sur les conditions indignes dans lesquelles se sont déroulées la garde-à-vue, avec la caution d'un médecin qui a drogué le mis en cause pour lui faire supporter ses souffrances. De pareilles conditions d'interrogatoire s'assimile à un "traitement inhumain et dégradant", le degré de barbarie qui précède la torture.
Le médecin est le garant du droit à la santé, qui est un droit de l'homme, et son indépendance, en la matière, est aussi importante que celle d'un magistrat du siège, pour la justice. "Le médecin, au service de l'individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité" (Art.1er du code de déontologie médicale). Tout médecin qui agit à l'encontre du bien-être d'une personne commet donc une faute.
Ces deux actualités portent donc à s'interroger sur la mentalité qui règne dans la profession médicale qui se fourvoye sans sourciller à se faire les auxiliaires d'actes que sanctionne la Cour de Strasbourg, tant en matière d'internement psychiatrique qu'à propos des conditions de détention et de garde-à-vue.
Il serait bon que l'Ordre des médecins rappellent ses praticiens à un plus grand souci du respect de la dignité et de la personne, à moins qu'il préfère voir la réputation de sa profession se ternir définitivement comme celle des corps dont elle se fait l'auxiliaire.
L'environnement entrant dans ce que l'on appelle les droits de l'homme (1), le militant écologiste peut se prévaloir de la résolution 53/144 de l'Assemblée génrale des Nations Unies selon laquelle :
Article premier
Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d'autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l'homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international.
Article 2
1. Chaque État a, au premier chef, la responsabilité et le devoir de protéger, promouvoir et rendre effectifs tous les droits de l'homme et toutes les libertés fondamentales, notamment en adoptant les mesures nécessaires pour instaurer les conditions sociales, économiques, politiques et autres ainsi que les garanties juridiques voulues pour que toutes les personnes relevant de sa juridiction puissent, indivi-duellement ou en association avec d'autres, jouir en pratique de tous ces droits et de toutes ces libertés.
2. Chaque État adopte les mesures législatives, administratives et autres nécessaires pour assurer la garantie effective des droits et libertés visés par la présente Déclaration.
(1) http://www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a5-prieur.pdf
Bonus : Christian Turrel, maire de Loupian, emmène l'équipe de Thau Tv dans une visite de son village. Entre histoire et futur, Loupian mérite le détour.