Alexis Tsipras pourrait être le candidat de la Gauche unitaire européenne et des Verts nordiques à la présidence de la prochaine Commission à l'issue des élections européennes de 2014. ll a expliqué à EurActiv Grèce en quoi la Gauche européenne peut s'opposer au « néolibéralisme » (NdR : alliance PPE-PSE qui cogèrent le parlement depuis le début avec le soutien de l'ADLE) et trouver une solution aux conséquences de la politique d'austérité (Source : Euractiv).
La Gauche européenne est l'alliance des partis de gauche et elle devrait désigner Alexis Tsipras comme candidat lors de son congrès du 13 au 15 décembre. Le leader de Syriza a indiqué que la Gauche européenne et la prochaine présidence grecque du Conseil de l'UE devaient permettre de rompre avec la division entre le nord et le sud de l'UE : « Nous voulons mettre en évidence au-delà des frontières grecques que la gauche a une vision politique et le courage de dégager un consensus social large. Notre objectif est de refonder l'Europe sur une base démocratique, sociale et écologique ».
Les partis de gauche, comme Syriza, ont grandement gagné en popularité grâce à leurs messages antiaustérité.
Siriza est le principal parti grec d'opposition. Il a attaqué le gouvernement de coalition constitué de la Nouvelle démocratie de centre-droit et du mouvement socialiste Pasok. En faisant allusion à la présidence grecque qui débute le 1° janvier 2014, Alexis Tsipras a affirmé que le « diktat des prêteurs du Nord » serait encore à la barre : « Le diktat des prêteurs du nord prendra les décisions et le gouvernement Samaras-Venizelos […] les appliquera ».
La candidature au poste de président de la Commission du leader de Syriza représente une réaction morale, politique et idéologique aux conséquences de la politique d'austérité : « Ma candidature symbolise la reconnaissance des sacrifices injustes du peuple grec et de la solidarité de tous les peuples du sud de l'Europe qui souffrent des conséquences sociales catastrophiques de mémorandums prônant l'austérité et la récession ».
M. Tsipras a indiqué que la crise avait rassemblé des gens de toutes les classes de la société : « nous juxtaposons la solidarité des jeunes, des personnes actives, des retraités et des chômeurs. »
Une protection contre les forces obscures
Selon Alexis Tsipras, la Gauche européenne servirait de contrepoids politique à la transformation de l'Europe en un « continent sombre » ainsi qu’à la montée de l'extrême droite et du fascisme en raison de l'austérité.
Le leader de Syriza a ajouté que son parti rejetait la mentalité d' « Europe forteresse » issue des politiques d'immigration. Cette situation a transformé le continent en un foyer de xénophobie, de racisme et de fascisme. Il a exprimé sa consternation vis-à-vis du règlement « Dublin II », qui définit la responsabilité des États membres en cas de demande d'asile, dont États membres du Sud portent en grande partie le fardeau des demandes d'asile.
« Nous travaillons en faveur d'une Europe forteresse imperméable au fascisme. Nous travaillons pour la double solidarité européenne nécessaire : d'une part, extérieure, à l'aide du soutien durable et de l'aide au développement aux pays de l'émigration et, d'autre part, intérieure, grâce à une répartition équitable des immigrants entre les États membres », a-t-il conclu.
Les chances de voir la Commission changer de cap et respecter enfin le droit social européen dépendent du résultat des élections euréopéennes et de la mobilisation des électeurs.
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Source : agence de presse Euractiv
http://www.euractiv.fr/eu-elections-2014/le-grec-alexis-tripras-veut-deto-news-531954