Simplement je cours. Je cours dans le vide. Ou peut-être devrais-je dire autrement: je cours pour obtenir le vide. écrit Haruki Murakami page 24, de l'Autoportrait de l'auteur en coureur de fond publié récemment chez Belfond.
Oui, voilà c'est cela, peut-être. Mais une pensée, de-ci de-là, va s'introduire dans ce vide. Naturellement. L'esprit humain ne peut être complétement vide. Les émotions des humains ne sont pas assez fortes ou consistantes pour soutenir le vide. Ce que je veux dire, c'est que les sortes de pensées ou d'idées qui envahissent mes émotions tandis que je suis en train de courir restent soumises à ce vide. Comme elles manquent de contenu, ce sont juste des pensées hasardeuses qui se rassemblent autour de ce noyau de vide.
Les pensées qui me viennent en courant sont comme des nuages dans le ciel. Les nuages ont différentes formes, différentes tailles. Ils vont et viennent alors que le ciel reste le même ciel de toujours. Les nuages sont de simples invités dans le ciel, qui apparaissent, s'éloignent et disparaissent. Reste le ciel. Il existe et à la fois n'existe pas. Il possède une substance et en même temps il n'en possède pas. Nous acceptons sont étendue infinie, nous l'absorbons, voilà tout.
Une vision littéraire du ciel, cette si petite couche de gaz qui nous protège à peine du vide intersidérale où les bombardements électromagnétiques font rages...
Et puis oui, probablement c'est le vide que nous cherchons tous. Les politiciens d'aujourd'hui y arrivent très bien, au vide, un vide abyssal pas de pensées à long terme, pas de philosophie pratique et des actions inefficaces. Alors pour trouver une solution, on peut toujours courir.