Du point de vue politique, à cause de la lutte qui s’y mène pour exercer le pouvoir, l’économie paraît déformée. L’inflation est plus souvent analysée selon les retombées négatives qui affligent le peuple, les travailleurs, les pauvres, etc. que selon les retombées positives qui avantagent une caste ou l’autre de la bourgeoisie.
Tout au long des crises pandémique, inflationniste et récessionniste, les intérêts des extracteurs et ceux des transformateurs de matières premières au sein de la classe économiquement dominante divergent. Chacune de ces castes, pour ne nommer qu’elles, tente de gagner le plus d’avantages de ces crises. Nonobstant la lutte des classes dominées pour s’émanciper, cette relation houleuse ou cordiale à l’intérieur d’une même classe détermine en dernière analyse la solution choisie pour les traverser sous peine de plonger le pays dans une pire crise. Le reflet de l’économie à travers le miroir politique déformant en témoigne.
S’il n’y a pas cinquante-six façons de juguler l’inflation, la concurrence dans le camp capitaliste nous en présente deux majeures : Agir sur les taux d’intérêt jusqu’à l’arrivée de la récession, choix défendu par les transformateurs de matières premières ou provoquer immédiatement une récession par austérité gouvernementale, choix défendu par les extracteurs de matières premières.
Les grandes pétrolières ont donné le ton en réduisant leur production, mais les banques préfèrent s’en tenir à l’augmentation des taux d’intérêt. Dans un cas comme dans l’autre, la classe économiquement dominante sera bien servie par la tonte des classes soumises.