Monsieur le député,Lors de votre débat du 5 avril sur le site Mediapart, alors que la conseillère régionale EELV Emmanuelle Cosse déplorait que les expulsions se fassent de la même manière sous Hortefeux ou Guéant et Manuel Valls, vous l’avez interrompue pour assurer avec une certaine véhémence que, aujourd’hui, dans votre département des Hauts-de-Seine, la situation n’a « rien à voir » avec celle du temps où on y appliquait « aussi rigoureusement que possible la politique Guéant-Hortefeux ».
Lundi 25 mars, 9h30, il y a déjà du monde dans la salle du Tribunal administratif (TA) de Melun, refaite il y a quelques années : pupitres et rangées de sièges de bois clair, micros que les magistrats ignorent, hélas. Des avocats, des gens de tous âges, de toutes origines, tendus. Une jeune africaine, sa fillette de deux ans dans les bras, une jeune femme enceinte, deux hommes, l’allure de cadres en WE, deux femmes très BCBG, quelques jeunes, un monsieur d’un certain âge.
Lui, c'est Laye SANGARE, ressortissant guinéen, né le 1er janvier 1989. Il a fui son pays pour trouver une vie meilleure en Europe. Elle, c'est Juana Maria, ressortissante cubaine qui a également fui son pays où elle fut emprisonnée des années pour avoir tenté de s’en échapper sur une embarcation de fortune. Rien n'aurait pu laisser présager qu'ils se rencontreraient.
Avelan NTSIETE a 29 ans. Natif du Congo Brazzaville, où il jouait dans différents orchestres, il arrive en France en 2010. Installé à Fleury les Aubrais, il suit les cours du Conservatoire d’Orléans depuis plus de deux ans. Parallèlement à l’approfondissement de son art, Avelan multiplie les contributions dans tout le Loiret
C’est du moins ce que pourrait conclure quelqu’un de moins respectueux que nous de la dignité du corps préfectoral à la lecture des aventures de Stella, jeune camerounaise de 25 ans, en France depuis 10 ans, en situation parfaitement régulière, élève infirmière en Belgique, qui se retrouve sans papiers depuis le 3 janvier 2013…