Plaignons les pauvres gens encore inscrits sur les listes électorales.

Quand on a conquis sa liberté depuis un certain temps, et qu’on s’est mis à l’abri des chantages quinquennaux, on oublie très vite qu’on a partagé cette croix, et on a du mal à imaginer la pression que subissent ces malheureux, qui finissent par croire que choisir parmi les fouets, adoucira leur flagellation.

Il a fallu attendre les années 70 du siècle dernier, pour qu’enfin soit nommée cette attitude de participation positive à son propre écrasement, on a appelé ça syndrome de Stockholm.

En inventant le suffrage plus ou moins universel, les Kapos de la République des Cartels, ont trouvé une solution géniale, pour collectiviser la responsabilité des exactions, que leurs commettants économiques leur imposent.

Vous croyez les « choisir »,  alors que vous n’avez que les choix qu’ils vous imposent, vous les élisez, donc vous êtes responsables du résultat.

Leurs crises sont « vos » crises, leurs destructions sont de votre fait, leurs épidémies sont les vôtres, leurs guerres aussi.

Alors évidement, tout ça est exact, mais quel choix avez vous ?

Tout petit on vous a formé pour accepter et désirer ça.

N’empêche, de guerre en guerre, vous auriez pu finir par comprendre …

Même avec le dressage de plomb que vous subissez à chaque minute de votre vie.

Heureusement, on n’est pas obligé encore de partager votre croix, ça deviendra bien sur illégal un jour, mais ce ne sera qu’une obligation de plus à supporter.

Lors de sa tournée d’adieu, au mitant des années 70 Luis Mercier Vega, nous avait raconté qu’il connaissait à Paris un groupe déjà septuagénaire, qui tous les premiers mai rossaient un flic, « pour le principe ».

L’efficacité de ce principe continue à m’échapper, mais bon, chacun doit vivre ses passions.

Alors peut-être qu’il faut concevoir la même indulgence pour les junkies de l’électoralisme, qui ont le cerveau complètement bouffé par leur addiction, et qui en dépit de toute évidence, continuent à être des supporters.