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Jeudi 9 mars à 18h30
Salle Guillaume de Nogaret
(Espace Pitot, Place du Professeur Mirouze, Montpellier)
Conférence publique organisée par Rencontres Marx
Afrique : chaos ou bouillonnement prérévolutionnaire ?
La perte d’influence de la France dans un continent en pleine mutation
avec Félix Atchadé
Membre du Collectif Afrique du PCF - Coordinateur du Groupe de travail Afrique du Parti de la gauche européenne (PGE)
Extrait d’un article de Félix Atchadé dans l’Humanité du 26/10/2022 :
Depuis cinq ans, il y a une contestation populaire de la puissance française en Afrique. Au Sahel, la force Barkhane est perçue comme une armée d’occupation. Au Burkina, le putsch contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba s’est appuyé sur une mobilisation en partie alimentée par l’évocation d’une collusion de l’armée française avec lui. Au Mali, le pouvoir renouvelle sa légitimité en se posant comme le rempart à la domination de Paris. Le gouvernement français met cette défiance – taxée de « sentiment anti-Français » – sur le compte de la propagande des Russes et des Turcs. Cette explication, outre de manquer de respect aux manifestants africains, vise à se dédouaner de ses propres responsabilités.
La France se distingue en Afrique par un militarisme qui contraste avec l’évolution de ses parts de marché industriel. Son déclassement industriel se fait face à la Chine, mais aussi face à l’Allemagne. En 2000, les montants des exportations françaises et allemandes vers l’Afrique étaient équivalents. Deux décennies plus tard, celles de l’Allemagne sont supérieures de 40 %. Le modèle gaulliste de projection de la puissance française est conçu pour marcher sur deux pieds : le militaire et l’industrie. Là, manifestement, il en manque un et la puissance militaire a montré son… impuissance.