En Ukraine, ce sont les États-Unis et l'UE qui sont les vrais patrons
Par Alex Lo - 26 févr., 2023
Ce qui a commencé comme une invasion russe s'est transformé en une guerre par procuration menée par l'Occident, les Ukrainiens n'ayant plus le contrôle des décisions importantes.
Nous savons désormais qui mène la barque en Ukraine. À peine la Chine a-t-elle proposé un plan de paix en 12 points qu'il est abattu comme le prétendu ballon espion. Les Américains et les Allemands ont déclaré que la plupart des points proposés étaient inutiles. Et ce, bien que les puissances occidentales aient critiqué Pékin pour n'avoir pas levé le petit doigt sur le front de la paix au cours de l'année écoulée. L'Inde non plus, mais on n'entend pas les mêmes plaintes contre un partenaire potentiel en matière de sécurité en Asie.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que Pékin aurait dû mettre fin à la discussion après le premier point, qui appelait au "respect de la souveraineté de tous les pays". C'est amusant, étant donné que cela vient d'un pays qui a envahi, interféré et/ou mené des opérations militaires dans pratiquement tous les pays et territoires politiques de la planète au cours des deux derniers siècles.
Mais ce que dit l'Oncle Sam est valable. Et ce que dit l'Allemagne a du poids dans l'Union européenne. Puisque Washington, Berlin et l'OTAN ont dit non, ce que pensent Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky est sans importance. Les deux dirigeants ont en effet accordé à Pékin le bénéfice du doute et sont prêts à l'accepter comme médiateur potentiel. Il est intéressant de considérer les Ukrainiens dans leurs propres mots. Il convient également de rappeler que la Chine entretenait d'excellentes relations avec l'Ukraine et la Russie avant la guerre.
Le chargé d'affaires ukrainien à Pékin a qualifié le plan de paix de "bon signe". "Nous espérons qu'ils inciteront également la Russie à arrêter la guerre et à retirer ses troupes", a-t-il ajouté.
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26 Feb 2023
Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, qui a rencontré le chef des affaires étrangères Wang Yi à la conférence sur la sécurité de Munich la semaine dernière, a déclaré que Kiev avait l'intention de "l'étudier soigneusement et d'en tirer des conclusions".
Zelensky lui-même a déclaré que ce n'était pas un mauvais départ. "La Chine a montré ses pensées", a-t-il déclaré. "Je pense que le fait que la Chine ait commencé à parler de l'Ukraine n'est pas mauvais. Mais la question est de savoir ce qui suit les mots. La question est dans les étapes et où elles vont mener."
Si Kiev adopte une approche extrêmement prudente avec la Chine, elle est clairement prête à envisager un rôle de paix pour elle.
La Chine n'a aucun intérêt à voir la guerre se prolonger, contrairement à d'autres grandes puissances. L'idée selon laquelle Pékin présenterait une proposition susceptible de satisfaire les États-Unis et l'UE est absurde. Les deux parties ont leurs propres intérêts et motivations. Si elles veulent vraiment la paix, toutes les parties concernées présenteront leurs propres idées, feront pression pour obtenir un compromis et le présenteront à Kiev et à Moscou comme base de négociation.
Le fait que Washington ait immédiatement rejeté le plan chinois signifie qu'il n'a même pas pris la peine de demander ce qu'en pensaient les Ukrainiens. La réalité est qu'il est heureux de fournir toutes les armes à l'Ukraine pour qu'elle combatte les Russes jusqu'au dernier homme, tant que les Ukrainiens sont prêts à servir de chair à canon. Ils sont heureux de leur dire où, quand et qui tirer, et avec quelles armes tirer. Mais l'objectif de la guerre elle-même, sa nature et son but, ne sont plus décidés à Kiev, mais sont dictés à Washington et à Bruxelles. Ce qui a commencé comme une invasion par un camp s'est transformé en une guerre par procuration par l'autre camp.
Le rythme, la direction et la propagation de la guerre, ainsi que l'étendue des poursuites, sont des décisions qui échappent aux Ukrainiens. Ils peuvent être consultés, mais ils ne sont plus "les décideurs". Tant que les dirigeants ukrainiens sont prêts à faire des rah-rah-rah sur la guerre, ils doivent être traités en héros. Mais ils n'ont plus l'indépendance qu'ils avaient au début du conflit.
Il ne faut pas s'attendre à autre chose. En dernière analyse, le soutien coûteux et massif de l'Occident ne concerne pas la démocratie contre l'autocratie ou le bien contre le mal, mais la sécurité européenne et le contrôle du continent par les États-Unis. Ces questions sont trop importantes pour être laissées aux Ukrainiens eux-mêmes.
*** Traduit avec www.DeepL (version gratuite) ***