Ce 21 avril 2019 les Editions Baudelaire publie (en compte participatif) mon témoignage sur le harcèlement moral subi durant 11 ans dans une institution consulaire, et de ses conséquences dramatiques pour moi et ma famille. Cette publication : "Le chemin de la résilience - dans la tourmente du harcèlement." est pour moi tout à la fois un cri de colère et un acte thérapeutique de résilience pour éveiller les consciences dans une société où la morale, l'intégrité et la probité n'ont plus guère de sens.
Je raconte comment je deviens brutalement victime de harcèlement après l'avoir dénoncé, comment je fais face malgré l'isolement fonctionnel et physique dans lequel on me maintient. Je décris la tourmente que je traverse sur mon lieux de travail et mes efforts pour m'en sortir parallèlement à mon long combat juridique. Ce faisant sont pointées du doigt les faiblesses de notre société : les écueils du fonctionnement même de l'entreprise, de nos systèmes médical et judiciaire. Au fil de mon récit, je rends compte de ce qui m'a sauvé du suicide : les bienfaits que m'apporte au coeur de ce cauchemar, ma pratique de la méditation de pleine conscience.
J'ai réussi après 11 années de harcèlement, 14 années de résistance dont 3 procédures devant le tribunal administratif de Lyon à faire condamner le 23 septembre 2015 mon employeur : la CCI de l'Ain. J'ai dans la foulée instruit une demande auprès de la Sécurité Sociale et obtenu la reconnaissance de ma maladie professionnelle "syndrome anxio-dépressif réactionnel". J'ai également porté plainte en me constituant partie civile contre les dirigeants de la CCI pour obtenir réparation. J'ai tout perdu : ma santé, mon travail (licenciée en 2012) puis mes revenus, ma maison (vendue à perte le 07 juillet 2017 après saisie de la Commission de surendettement) et ma famille. Car le harcèlement subi et ses conséquences ont profondément affecté aussi mes filles et mon époux. Après le déclassement professionnel, il a finalement fait exploser notre famille. Et le souffle lent de la déflagration a fait le vide en moi et autour de moi...
Aujourd'hui je viens d'être informée que ma plainte serait classée sans suite (mon avocat m'a "laissé tomber" en pleine instruction, trois mois après ma première audition le 19 octobre 2017 par la juge d'instruction,...refusant de revoir à la baisse ses honoraires au temps passé). On ne m'a jamais communiqué les pièces du dossier d'instruction et cet avocat n'a même pas fait les démarches, malgré mes demandes, pour que soient entendues par confrontation devant la juge d'instruction les personnes clefs témoins des agissements, dénigrements et moqueries à mon endroit.
Encouragée par mes médecins, j'ai grâce à eux trouvé une nouvelle avocate pour engager en décembre 2018 devant le Tribunal des Affaires de la Sécurité Sociale des poursuites pour faute inexcusable contre mon employeur. Cette nouvelle procédure est en cours depuis que la Sécurité Sociale m'a reconnu ce 19 avril 2019 un taux d'incapacité permanente de 40%. J'ai utilisé tous les moyens légaux pour obtenir réparation !
N'ayant plus d'avocat pénaliste pou reprendre en main les suites de ma plainte du fait de ma situation financière dégradée, je suis sidérée. C'est l'incompréhension et la colère face à ce verdict attendu de ma plainte classée sans suite, qui m'amènent aujourd'hui à vous écrire ce billet .
Une amie à qui j'expliquai hier que ma plainte serait classée sans suite m'a dit ces quelques mots : si toi, malgré la saisie des tribunaux et ta rage de vaincre tu n'obtiens pas Justice qui l'obtiendra ?
Puisse mon livre "écrit à chaud" être lu par le plus grand nombre pour que la souffrance au travail induite par des individus isolés ou un mode de management mis en place par des dirigeants sans scrupules soit sévèrement punie et réparée à la hauteur des préjudices subis par les victimes !