Evidemment ces faits massifs et semble-t-il concertés ne sont pas de la responsabilité de l’ensemble des réfugiés, ni des personnes venues des pays arabes. Comme le dit Carine Fouteau seul des individus peuvent être tenus pour responsables.
Ces faits, révoltants, sont à interroger à plus d’un titre.
- Le premier c’est la manifestation violente d’un mépris pour les femmes. Elles sont vues par leurs agresseurs comme des proies faciles dont l’intégrité et la dignité ne comptent pas. Leur place dans une soirée de fête est considéré par eux comme illégitime. Leur relative faiblesse physique permet des attaques sans grand danger, surtout si elles sont faites en groupes. Ces agressions sexuelles sont malheureusement un drame universel. Elles sont cependant exceptionnelles par leur ampleur en Allemagne.
- Le deuxième est que la plupart de ces agressions sont le fait d’individus qui « d’après leur apparence physique seraient originaires des pays arabes ou d’Afrique du Nord ». J’ai dit précédemment à quel point toute généralisation serait raciste et ne tiendrait pas compte du fait que dans le million de réfugiés arrivés récemment en Allemagne il est statistiquement certain qu’il existe un pourcentage de voleurs de truands et d’agresseurs potentiels comme dans tout autre regroupement humain. La suite de l’enquête nous montrera sans doute que les émigrés n’étaient pas les seuls agresseurs.
Ceci dit nous ne pouvons en rester là. Comme les auteurs d’attentats en France appartiennent à la deuxième ou troisième génération d’émigrés originaire des pays du Maghreb, l’origine des agresseurs de Cologne doit nous interroger sur la relation entre leur idéologie et les actes commis. Des courants intégristes de l’islam combattent la démocratie, la laïcité et imposent la domination de l’homme sur la femme. Dans ces courants salafistes la femme a par nature vocation à être dominée par l’homme, Gilles Kepel dans l’émission de Médiapart de mercredi 6 janvier, a rappelé que dans certains quartiers populaires sous contrôle salafiste, une femme en jupe était considéré come une salope. En arabe algérien une femme non voilée est dite nue. Aujourd’hui, en Syrie, l’Etat Islamique organise des marchés où les femmes sont vendues comme du bétail au plus offrant. Les agressions de Cologne sont semblables à celles de la place Tahir au Caire. Dans le film de Mohamed Diab « Les femmes du bus 678 » ces obsessions sexuelles sont dénoncées. L’imaginaire développé par les intégristes leur fait voir les femmes qui fêtent joyeusement le nouvel an à la fois comme des proies, des mécréantes et des salopes. Dans ce million de réfugiés arrivés en Allemagne, il existe statistiquement un pourcentage d’individus porteurs de ces convictions.
Il nous faut nous interroger sur ce défi culturel qui amène une troupe d’obsédés à s’attaquer au genre féminin, à toute forme de relation mixte qui soit de complicité d’égal à égal. De fait ils ne haïssent pas seulement les femmes mais tout ce qui est différent, tout « Autre ». La convergence entre djihadistes et néofascistes est à l’œuvre dans l’espoir de provoquer un conflit identitaire. A nous d’affirmer notre engagement pour l’accueil des réfugiés et notre opposition radicale à ces agresseurs racistes et sexistes