
Ainsi donc, des représentants des administrations françaises, américaines, saoudiennes, qatariennes et égyptiennes se rencontrent à Paris ce lundi 06 février pour trouver les moyens d’inciter la classe politique libanaise à organiser une sortie de crise, a annoncé jeudi 02 février une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Dès lors, la question est de savoir quels pourraient être ces moyens? Ce qui pourrait laisser supposer que la classe politique libanaise est en mesure d'organiser une sortie de crise à condition de mettre à sa disposition les moyens pour le faire. Or, cette supposition contredit la déclaration du président français qui, en date du 23 décembre 2022, estimait nécessaire de "changer le leadership" du Liban et de "dégager" les responsables politiques qui bloquent les réformes.
L'approche se complique donc quelque peu et la question se traduit par la formule "Faut-il aider la classe politique en place ou la dégager?"
De toute évidence, deux approches sont en concurrence.
En tout cas, le plus lucide dans cette affaire reste le Fonds monétaire international (FMI) qui exige la mise en place de réformes nécessaires pour débloquer une aide indispensable au pays.
Oui, mais... quelles sont ces réformes et qui va les appliquer?
Manifestement, on tourne en rond. Sauf si le cercle vicieux est brisé. Au lieu de la rencontre parisienne entre administrations françaises, américaines, saoudiennes, qatariennes et égyptiennes, on permettait au peuple libanais de prendre sa destinée et celle du pays en main, via un processus politique transitoire pour l'instauration d'un État laïc et démocratique libéré du carcan confessionnel et de son pouvoir mafieux protégé par ses parrains étrangers. Ceux-là mêmes qui se rencontrent ce lundi 06 février à Paris pour imposer les réformes du FMI.
Par Roland RICHA
Dimanche, 05 février 2023
https://assawra.blogspot.com/2023/02/liban-briser-le-cercle-vicieux.html