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Billet de blog 18 septembre 2014

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Après le sommet de la C.O.I, quelle politique régionale pour les Comores ?

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Après le sommet de la C.O.I, quelle  politique régionale pour les  Comores ?                                                                                       « L'essentiel, pour jouer un rôle international, c'est d'exister par soi-même, chez soi. Il n'y a pas de réalité internationale qui ne soit d'abord une réalité nationale ».  Ce constat  a été fait par  Charles De Gaulle  lors de sa déclaration du 13 Décembre 1959.                                                                                                                                                                                                                                En ce qui nous concerne les  Comores  ont  mobilisé  leurs diplomaties pour organiser le  IV sommet des chefs d’Etats et du gouvernement la Commission de l’Océan Indien (C.O.I) avec bravoure  et succès. Il n’a pas été facile pour le gouvernement, surtout, pour le président de la république d’être hôte et victime des  propos sur Mayotte tenu par son invité de marque, le président français, François Hollande. Ceci est d’autant plus compliqué qu’ on qualifie notre chef d’Etat d’un novice ou  d’amateur de la chose politique, voire  de la diplomatie. On oublie souvent qu’aux Comores, on regorge beaucoup des hommes de talents, toujours  mal  exploité ou inexploité. Pour nous en convaincre  il suffirait  à peine de rappeler une preuve très parlante  , le geste remarquable de notre gouvernement d’offrir comme cadeau d’adieu à  Philippe Lacoste l’ambassadeur de France à Moroni au cours de 3 derniers années  , le livre d’un des intellectuels  comoriens les plus brillants le Docteur  Abdelaziz Riziki Mohamed ,ARM . Ce livre est, intitulé : la diplomatie en terre d’islam, L’Harmattan Paris 2005 . C’est le seul Comorien à ma connaissance qui a  deux doctorats, dont l’un préparé à Rabat au Maroc  et l’autre à la Sorbonne en France. Aujourd’hui, on peut se targuer d’avoir une diplomatie, en ayant des diplomates formés, et qui peuvent travailler pour la coopération  régionale et internationale.   Les dirigeants Comoriens ont perdu beaucoup de temps pour occuper une place honorable au niveau de la région à cause des déstabilisations permanentes de notre pays. On oublie souvent comme l’a dit Lionel Groulx que  « la diplomatie  est l’arme des faibles. » L’avènement de la présidence tournante, nous a permis d’avoir une stabilité institutionnelle, politique et sociale.                                                                                                                 

 Il est donc, temps  que  nos dirigeants  osent aujourd’hui   penser à l’avenir et songent  non seulement à y être présent  mais à y exercer une influence. Les Comores devaient  accueillir un « sommet. »  de la , C.O.I, le 26 Juillet 2014.  Mais  cet évènement  diplomatique  a été reporté à cause de l’accident d’avion  survenu au Mali  sans  survivant .C’était  une occasion inestimable  pour les Comores  pour se faire connaitre dans le monde et surtout dans la région. Les Comores, par ses hommes et femmes ont montré une image d’un pays uni et solidaire pour l’unité et l’intégrité de notre territoire. Ceci sous-entend, notre unité nationale pour faire comprendre à la France notre détermination à libérer ou faire retourner Mayotte au sein de son giron nationale. Nous ne pouvons jamais être forts et respecté, au niveau de la région et au-delà, si  nous  n’arrivons  pas à nous  imposer sur la question de Mayotte.

  Le président de l’union des Comores a su avec beaucoup de tact diplomatique  imposer à ses paires la question de Mayotte qui lui tient à cœur que tous autres sujets au cours de ce « sommet ». En dehors de la question de Mayotte, qui couve comme un volcan sur toutes nos relations avec les autres pays de la région et du monde, nous devons aussi relancer les domaines économiques, sanitaires et culturels. La C.O.I doit évoluer vers une zone de libre-échange  et de  circulation  des biens et services comme au sein de l’Union Européenne. Avant d’arriver à cette étape, nous devons relancer les relations bilatérales.

             Relancer  les relations bilatérales avant celles  multilatérales                                                                                                              Pour avancer dans ce monde instable et imprévisible, il est mieux d’adapter les recettes qui ont réussis ailleurs tant au niveau économique que  diplomatique. Au niveau de l’océan Indien, nous avons des pays  avec lesquels  nous sommes liés sur la base d’histoire commune, comme Madagascar, Mozambique   la Tanzanie et Kenya et  d’autres où nous avons une forte communauté, comme l’île de la Réunion. Ces approches ont été appliquées ailleurs, surtout en Europe où les conflits entre voisins ont été violents et sanglante. A moindre degré d’engagement, ces deux pays, Madagascar et Tanzanie (hormis l’économie)  sont  pour les Comores, comme l’Allemagne pour la France.                                                                                                                                                                                                                                         Renforcer notre relation avec la Grande île rouge, Madagascar :                                                                                                       Madagascar est une île continente avec une superficie de 587040 km 2 et une population de 21 millions habitants. La colonisation  Française avait  rattaché  les  Comores   à Madagascar, de 1912 à 1946, quand   l’archipel  obtient  une autonomie administrative avec pour  capitale Dzaoudzi. Ce rattachement a permis un contact  et un mélange de sang qui ont favorisé l’accès mutuel à des connaissances des cultures et coutumes et mœurs entre malgaches et Comoriens. Nombre  de dirigeants comoriens ont fait leurs études à Madagascar. Aujourd’hui plusieurs centaines d’étudiants Comoriens poursuivent leurs études à Madagascar en payant de droit de visa exorbitant 300euros par an. C’est une situation intenable pour des étudiants non boursiers issus souvent des familles à revenus lamentables. Ce sont, entre autres, des raisons  qui doivent nous pousser à renforcer des relations bilatérales. Nous avons connu, certes les massacres de la fin de l’année 1976  plusieurs  familles Comoriennes ayant  perdu leurs vies, des biens. Depuis ce massacre aucune justice n’a jamais été réclamé par nos autorités d’alors et d’aujourd’hui. Ceci ne doit pas nous empêcher de  renforcer nos relations bilatérales dans les domaines, économiques, éducatifs et sanitaire.

 Le renforcement  de nos relations diplomatiques avec Madagascar consiste  à donner un sens à notre ambassade à Antananarivo en définissant  les rôles et les tâches de nos ambassades à Madagascar et ailleurs. Pour Madagascar, nous devons ouvrir un consulat général à Majunga (il existe déjà mais en plein désordre pire que l’ambassade à Antananarivo), un consulat général à Antsiranana (englobera les Comoriens d’Antsiranana et de Nosy-Be)   et un Consulat général à Fianarantsoa (qui inclura nos compatriotes vivants à Tuléar). L’ambassade  et le consulat général jouent les rôles des défenseurs de notre peuple là où il se trouve. On sait que par définition, un consulat «  est le service d’un Etat chargé  des relations avec  les ressortissants de l’Etat accréditant (l’Etat qui dirige le service) au sein de l’Etat accréditaire (l’Etat où se situe le service) et son rôle est avant tout la protection de sa communauté. »  Mais ils doivent aussi promouvoir le commerce et le  tourisme en faisant la publicité de notre pays et en  facilitant  les  visas d’entrée. Notre ambassade et les consulats nous permettront de connaitre les Comoriens afin qu’on puisse les recenser, les faire passer les services nationales  de deux ans dès l’âge de dix-huit ans.

 Nous devons demander à Madagascar  et à tous les membres de la C.O.I, de faciliter la circulation des étudiants et des chercheurs, en supprimant les visas quelle  que soit la durée de séjour. Au-delà de la libre de circulations des étudiants et des chercheurs, on doit évoluer graduellement vers la circulation des biens et services. La Grande île a été choisie par ses paires de la C.O.I pour  être le grenier de l’Océan indien. Cette  mission est  largement à sa hauteur, pourvu que l’île soit stable. Or les Comores ont un rôle de grande importance pour la stabilité de Madagascar compte tenu de  l’importance de leur  communauté sur  l’île et de l’islam souvent assimilé aux Comoriens. Au  nord de Madagascar, Antsiranana, on appelle le Comorien, «  Silam », comme si la religion fut une race.

 Ceci est d’autant plus énigmatique qu’ après , le massacre de décembre 1976 , le gouvernement malgache a été obligé de créer une association soutenu par la Lybie dénommé « silam malgache » , c’est-à-dire , islam malgache , loin de l’islam Comorien. Heureusement l’islam, à la Comorienne, reste vif à Madagascar jusqu’à nos jours. Notre pays doit tenir compte de ce facteur islamique dont nous véhiculons un islam de tolérance depuis plusieurs siècles. Donc le gouvernement Comorien ne devait pas  remettre  seulement à l’ambassade de France  qui quitte Moroni le livre de notre frère Abdelaziz Riziki  Mohamed sur « la diplomatie en terre d’islam » mais aussi à  tous nos diplomates, pour qu’ils comprennent le credo défendu par l’auteur « l’islam c’est l’éthique et l’esthétique ».   

Renforcer notre relation avec l’île de la Réunion                                                                                                                                             L’île de la réunion  est entrée  au sein de la C.O.I  au même jour que les Comores. La  Réunion  a une surface  de 2512km2 avec une population de 840.974  dont 5%  sont d’origines Comoriennes, selon les statistiques officielles.  Les Comoriens constituent l’une des premières communautés  de la Réunion. Ceci ne tient pas compte des comoriens assimilés à l’ethnie kafr, l’un des quatre (Kafr, zarabes, malbar et yabs)  composante du peuplement  de l’île. Celle –ci regorge plus de 50.000 Comoriens, sans aucun consulat.   Or notre diaspora doit être non seulement un levier économique mais aussi politique et diplomatique.  Ainsi  le  renforcement de  notre relation  avec  ce département française consiste à ouvrir  un consulat général, qui aura pour rôle entre autres de s’occuper des Comoriens et de faire la publicité touristique de notre jeune nation.     

Renforcer notre relation bilatérale avec l’île Maurice                                                                                                                                     L’île Maurice est l’un des trois membres fondateurs de la C.O.I, comme les Seychelles et Madagascar. Il est peuplé de 1.236817 habitants (2011) et  a une dimension de 1865km2. Elle est une modèle de réussite économique de l’Océan indien et de l’Afrique.  L’île Maurice est pour les Comores, au point de vue économique, comme  l’Allemagne pour la France. Nous devons renforcer nos relations économiques, sanitaires et touristiques avec elle.  L’île Maurice est dotée d’une structure économique et financière fiable qui peut nous donner plus des visibilités comme modèle à adapter ou référence à suivre. Il faut renforcer surtout la coopération en matière de  santé afin de faciliter la prise en charge de nos malades non traitables aux Comores. Ces derniers temps, les évacuations sanitaires coûtent très cher à chaque famille Comorienne, surtout à celles  qui ne profitent pas l’argent de l’Etat. Au lieu de signer des accords sanitaires avec une île dont nous avons tous bannis la voie qu’elle a pris, nous devons le faire avec l’île Maurice et Madagascar afin de diminuer les coûts de soins et biens assurer la prise en charge. En dehors de la santé, nous avons besoin de coopérer en matière  de tourisme. Dans la région du Sud de l’océan indien, nous sommes les derniers dans tous les domaines : économique, sanitaire, éducatif  et  touristique .Prenons  l’exemple du nombre des touristes visitant la région du Sud  de l’Océan Indien. Comores : 28.000 Touristes, Seychelles : 132.000 touristes, Madagascar : 228784 touristes, La Réunion 426.000 Touristes, Les Maldives : 484.000 touristes et Maurice : 682.000 touristes.

   Ces chiffres  montrent  l’écart que nous devons combler pour attirer des touristes dans notre pays. Ceci doit être de loin l’action de nos diplomates et de notre gouvernement pour favoriser le développement du tourisme.

Renforcer nos relations bilatérales avec les Seychelles                                                                                                                                     Les Seychelles sont un archipel de 115 îles(115) dont la superficie  445 km2  ne dépasse guère l’île d’Anjouan (424km2) avec une population de 89.000 habitants.Il fut un temps où l’économie des  Seychelles reposait sur l’Agriculture (Coprah, Cannelle et vanille) presque comme les Comores. Aujourd’hui, l’économie des Seychelles est axée sur trois piliers, la pêche, les  tourismes et les Services offshores. Les Seychelles ont su attiré les investisseurs direct du proche orient pour augmenter leur capacité d’accueil en infrastructure hôtelière Au moment où nous demandons à nos partenaires   du  Proche-Orient de nous construire des mosquées (qui sont plus nombreux aux Comores  que les écoles primaires) les Seychelles les font construire des hôtels des luxes pour développer l’économie. La faute ne vient pas de  ceux qui viennent nous aider mais  de  nous-mêmes et de nos dirigeants

. Nous devons cibler nos relations avec nos voisins selon les intérêts réels  que présentent ces Etats. .Le  quatrième « sommet » des chefs d’Etat de la C.O.I nous a prouvé  qu’on peut faire mieux avec beaucoup de volonté et surtout de visibilité.   .                                                                                                                                                                                                                                                         

Par Said Ahmed SAID ABDILLAH

Président du Pari Comores Alternatives (P.C.A)

Candidat à l’élection Présidentielle de 2016

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