Voici le dernier film que j'ai vu au cinéma qui m'a touché. Décidément, ça tourne autour de l'amour et la folie chez moi!!! Si vous aimez le cinéma, le piano, et êtes émus par les questions sur la folie, vous êtes servi! Il faut voir et revoir ce film. Les acteurs offrent une prestation de taille et le sujet traité nous ouvre sur le monde de l'art et sa beauté. Sa musique résonne à nos oreilles, son rythme et les scènes filmées sont virtuoses. Ce film nous transporte dans un univers assez spécial qui nous change les idées, au vu des actualités "refroidissantes" concernant la réforme. Cela nous réchauffe le coeur tant d'humanité à l'écran, tant d'amour (trop, ici), un peu de musique. Cela nous donne un aperçu méconnu sur un pan de la vie de ce compositeur célèbre et illustre. Ici, c'est sa femme qui est au premier plan. Une histoire de femme singulière....
L'histoire est d'un autre siècle mais toujours actuelle, où la question de la pauvreté est mise en scène. Des scènes de prières sont jouées, et c'est l'imaginaire fou de cette héroïne qui est exhalée. Bien qu'elle se fut vraiment mariée. La passion débordante est ici pêché et peut amener au pire. L'on voit cet amour dévorant amener cette femme à sombrer dans la folie. Et, on ne voudrait pour rien au monde aller aussi loin dans notre vie réelle. Cependant, on le sait, certains touchent du doigt cette réalité, ce danger, cet excès. Cette pianiste, dans le film, ne veut pas entendre, ne peut pas entendre que cet amour n'est pas réciproque. On voit une scène devant laquelle le musicien est confronté à l'horreur de l'autre sexe, pendant laquelle c'est la femme qui veut le pousser à l'acte sexuel... Et elle le pousse à un autre acte. Scène assez violente qui en dit long.
Dans ce film, nous voyons aussi la drogue forte à travers la soeur du compositeur, et il s'agit bien de drogue, au sens métaphorique et symbolique, dont il est fait état dans cette relation à deux d'"amour". Qu'est-ce l'amour? Qu'est-ce la passion? Qu'est-ce la folie? Voilà trois questions auxquelles le film tente de répondre...
Ce virtuose du piano va jusqu'à l'exact opposé de l'amour: la haine. Mais, il choisit aussi l'indifférence ou en tout cas la mise à distance réelle.
Ce ravage dans l'amour, Marguerite Duras l'a très bien écrit. Cet impossible, ce point de buté, ce réel, voilà ce qu'on pourrait analyser au sens lacanien à travers ce film. Mais je laisse ce soin aux psychanalystes et psychologues.
Enfin, on pourrait penser que le piano, qui pourrait rapprocher ces deux êtres, ici, les éloigne. La musique, qui dans certains cas est thérapeutique, ne soigne pas dans ce film. La vérité de cette femme est certitude sur l'amour que lui porterait son mari. Elle le possède, elle le veut tout entier, elle le dévore et se dévore elle-même. Voilà un cas d'érotomanie au même titre que le cas "Aimée" de Jacques Lacan.
On pourrait écrire longuement sur ce film éclairant cette pathologie, mais je laisse le soin aux lecteurs d'y jeter un oeil, si ce n'est déjà fait!