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C’est notamment l’action des Forces de Soutien Rapide[1] du vice-président Mohamed Hamdan Daglo et sans aucun soutien étranger. C’est de l’intérêt de l’Afrique mais aussi de l’Europe que d’avoir un certain nombre de partenaires qui tentent en amont de prévenir de trop nombreux drames humains : esclavagisme, rackets, prises d’otage, morts en Méditerranée ou sur les chemins de la fuite. On ne quitte pas son pays de gaieté de cœur. Certains ont bien compris comment faire de l’argent sur cette misère humaine.
A Khartoum, les Forces de Soutien Rapide mènent un combat quotidien contre l’immigration illégale. C’est au nom aussi de la sécurité et afin de lutter contre le crime organisé qu’elles cherchent à démanteler les réseaux clandestins qui sévissent sur son territoire. Cela fait des années qu’un travail de fond est entrepris. Le pays est conscient du chaos libyen depuis la chute de Kadhafi et nombre de migrants ont espéré profiter de cette instabilité. Mais le pays est devenu une base arrière du trafic africain que Khartoum a essayé de prévenir en amont depuis ses frontières avec les autres pays.
Le Soudan est à la croisée des chemins d’Afrique et des routes de l’immigration illégale. Venus de partout du continent africain, ces migrants restent pour 10% au Soudan, mais 90% des flux ne sont que de passage. Le pays dispose de près de 6700 km de frontières ouvertes bordant 7 pays. L’afflux est donc massif venant de toutes parts du continent africain.
Dans un rapport de 2019, l’agence Frontex, en charge du contrôle et de la gestion de l’immigration illégale aux frontières de l’Union, a pu constater la baisse significative des flux depuis 2016. Côté Soudan, les Forces de Soutien Rapide ont en effet en 2016, arrêté près de 2500 immigrants illégaux, la plupart des enfants et des femmes, sur le chemin de la Libye et en route vers l’Europe. En mars 2017, 115 personnes ont été arrêtées sur leur route vers Tripoli, dans l’ouest du Dongola. Et chaque semaine, ce sont des dizaines d'individus- la plupart des femmes et des enfants- qui ont été stoppées à commencer par les mafieux qui dirigent les réseaux qui vendent du rêve à ces migrants.
Le Soudan est un maillon stratégique de la lutte contre l’immigration illégale qui finira par arriver en Europe. Au-delà de criminaliser le trafic d’êtres humains, il a ratifié un certain nombre de conventions internationales, telle que la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948, la Convention sur les Droits des Enfants de 1989. Par ailleurs, le pays a mis en place un Comité National pour combattre le trafic humain (NCCHT) depuis 2014. Il accompagne enfin le retour dans leurs pays de ces migrants en leur apportant un soutien logistique et matériel. Pour parvenir à la tâche, comme d’autres pays du continent africain, les autorités soudanaises doivent enfin disposer d’un vrai soutien de la part de l’Europe qui a tout intérêt à gérer en amont l’immigration qui une fois sur place sur son territoire deviendra illégale. C’est une question impérative à la fois de sécurité et d’humanité.
[1] Rapid Support Forces