Quand l'art contemporain se fait le fossoyeur de l'Art Moderne
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Visite privée de l'exposition sur invitation de Jean-Jacques Aillagon, Président du domaine du Château de Versailles, notre guide pour l'occasion, ce samedi 13 Septembre (2008) à 18h30.
(Jean-Jacques Aillagon et Koons'heart - pour le baume ?)
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Certes ! Koons aurait tort de se priver d'être "Jeff Koons" : argent, célébrité, considération...
En revanche, on pourra difficilement pardonner à nombre de professionnels de l'Art contemporain - directeurs de musée et/ou de centres d'Art (financés et rémunérés par le contribuable), commissaires d'expositions, critiques d'art, les DRAC et les journalistes* d'avoir lamentablement échoué dans leur mission.
* Ceux de France Culture qui se sont littéralement couchés devant tous ceux qui auront été à l'origine de cette exposition au Château de Versailles, et devant Koons finalement - Koons et ses millions (et sûrement pas devant son art !) -, lors de l'émission du vendredi 12 septembre à 19H15 avec Laurent Goumarre en direct de Beaubourg.
A défaut d'être des passeurs de culture, nombreux sont ceux qui se sont contentés d'être les relais serviles d'agences de relations publiques, de créations d'événements, de publicité, de marketing qui sont à la production artistique ce que le film publicitaire, le clip, le design, Disneyland et le parc Astérix sont à l'Art et qui ont pour mission première, sinon unique, de fabriquer, d'entretenir et de promouvoir l'image de camelots, de bonimenteurs, de montreurs de foires, gesticulateurs puérils, immatures, fumistes, anecdotiques, infantiles... abusivement appelés : artistes.
On pourra aussi et sans risques, les accuser d'être jour après jour, les complices de la dé-culturation et de l'abrutissement des masses laissées sans repères, et auprès desquelles on aura déconsidéré pour longtemps l'Art contemporain (qui vraiment, n'en avait pas besoin !!!), avec des figures telles que Jeff Koons coté à plusieurs millions de dollars et à ce prix, de confondre l'Art avec l'industrie du divertissement... et du luxe, en l'occurrence.
On parlera de leur culot, depuis plus de quarante ans, quand sans honte et sans rire, ils nous affirment qu'ils ont le devoir de nous faire connaître des productions reflets de notre époque - époque qui sera toujours, tout comme son Art, beaucoup plus que ce que l'on croit avoir compris d'elle, qui n'est, le plus souvent, que ce qu'on souhaite nous donner à comprendre, ou bien, seulement ce que l'on est capable de saisir d'elle...
Et alors que la production qui nous est proposée ne reflète que l'aspect le moins pertinent parce que... de toutes les époques, ce prosélytisme au service d'un esprit mercantile ; esprit qui finalement, nous distingue si peu de l'animal ; animal qui est, tout le monde en conviendra, bien incapable d'accoucher d'un Léonardo, d'un Boulez, d'un René Char, d'un Zao Woo-ki, d'un Picasso, d'un Giacometti, d'un Ligeti, sa production étant limitée le plus souvent à des déjections fécales, nécessaires certes mais... en aucun cas, ne pouvant trouver leur place dans nos centres d'Art, même et surtout, contemporains.
Et puis enfin, on ne manquera pas de garder à l'esprit qu'il se pourrait bien qu'ils aient été les saboteurs, les avorteurs de jeunes ambitions intimidées ou bien découragées - sinon dissuadées -, face à l'incurie des codes de la représentation et de la communication dite artistique et contemporaine et de leur maîtrise sans laquelle tout espoir d'être ne serait-ce que diffusé ou exposé, s'évanouit à jamais.
Alors...
Pour tout ce gâchis humain et artistique... réclamons une minute de silence...
Sinon, l'éternité.
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Extrait du titre : Serge ULESKI en blogosphère
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