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Billet de blog 6 août 2011

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une première étape...


Le 13 juillet 2010, recevant 11 chefs d’état africains, Nicolas Sarkozy déclarait «La France continuera de s’impliquer de plus en plus dans votre région, dans votre continent et dans d’autres.Tout ceci est normal et sain, je dirais même salutaire».

Normal? Sain? Salutaire? Un an plus tard, les ivoiriens, les peuples africains et français sont à même de juger de la véracité et de la nocivité de cette déclaration. Le recul aidant, il apparait que la France n’a pas délaissé son tropisme gaullien vis-à-vis de ses ex-colonies, la guerre coloniale menée par Sarkozy-Lyautey en terre ivoirienne en est l’exemple criant.


Une politique arrogante, mortifère et inefficace...


Cela étant, les temps ont changé. Le retour à une diplomatie coloniale a boosté les affaires des entreprises de pompes funèbres ivoiriennes et fait grincer des dents en France et sur le continent africain. Et pour quels résultats ? Une démocratie bancale où l’emprisonnement d’opposants est une banalité, où les exécutions politiques et extra-judiciaires sont monnaie courante, où les premières décisions économiques sont prises à l’avantage non pas des autochtones mais à celui du capitalisme financier mondialisé et des amis de l’ami Nicolas.

Sur le plan international, la France est pointée du doigt et conspuée pour sa politique sur l’ensemble du continent.

Le roi Midas-Sarkozy, bien décidé à transformer tout ce qu’il entreprend en échec cuisant, a atteint son but au-delà de toute attente. Voulant transformer son poulain Alassane Ouattara en président, il n’a réussi qu’à le vêtir des oripeaux du roi nègre, despote non-éclairé, passible de la CPI.

Un préfet-sident, reconnu par la communauté internationale, démocratico-incompatible du fait de ses liaisons plus que dangereuses avec les "comzones" ou autres brigands de grands chemins, démocrates à temps partiel, assassins à temps plein, sillonnant le nord de la Cote d’Ivoire depuis la partition de 2002.

Des responsabilités à établir...
Mais le serviteur empressé des intérêts de la finance mondialisée mérite-t-il seul l’opprobre ? Au regard de ses soutiens extérieurs, cette marionnette dénuée de charisme et d’épaisseur politique n’est pas seul responsable, le chef des «frères cissé», n’est qu’un pantin pathétique.

L’exécutif français, ayant décidé et mis en œuvre l’intervention de la Force Licorne, est également comptable de la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire.

Si les citoyens ivoiriens, victimes de la soif inextinguible de pouvoir d'Alassane Ouattara, réclament justice, les citoyens français, abusés et intoxiqués par leur gouvernement et leurs médias caniches, méritent la vérité.

L’initiative, demandant la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l’intervention de la force Licorne, va dans ce sens: informer nos concitoyens français, endormis par la propagande étatique et médiatique et assurer le peuple ivoirien de notre soutien indéfectible.

Cette action est apparue comme un vœu pieux pour certains, car formulée au milieu d’un océan de louanges célébrant le retour d’une Plus Grande France, garante de l’émancipation des peuples africains, pour d’autres, un coup d’épée dans l’eau, destiné à se retrouver dans les poubelles de la contestation inaudible.

Un appel entendu...
Le mardi 12 juillet 2011 sera un point de repère symbolique. Quelques députés (Mme Marie-Hélène Amiable, M. François Asensi, M. Alain Bocquet, M. Jean-Pierre Brard, solidaires de la résolution de M. Braouzec), bravant le consensus colonial ont décidé, accédant à notre requête, de déposer un projet de résolution visant à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire portant sur les agissements de la force Licorne(Voir ici)*.

Le texte, reprenant certains passages du courrier adressé à Nicolas Sarkozy(http://alternativesetcoherence.blogspot.com/2011/05/pour-une-commission-denquete.html ), marque une prise en compte et la reconnaissance des sentiments de révolte et de colère qui habitent ceux qui ont soutenu la démarche en signant la pétition.

Il est à noter que MM. Jean-Paul Lecoq et Jean-Jacques Candellier, sont les seuls députés ayant répondu personnellement aux doléances formulées dans les courriers adressés aux parlementaires, qu’ils en soient tous deux remerciés.

Un long chemin à parcourir...
Pour autant, devons-nous crier victoire ?

Evidemment non, l’effort de mobilisation nécessite d'être poursuivi et amplifié. La résolution doit être soutenue par tous ceux qui aspirent à la fin de la Françafrique et espèrent voir exposées sur la place publique, les véritables motivations et actions du gouvernement français et de l’hôte de l’Elysée.

Un soutien massif et populaire peut contraindre l’Etat français à dévoiler les ressorts inavouables de sa politique africaine, et le cas échéant à engager des poursuites.

Le débat public doit avoir lieu, afin de rendre accessible à nos concitoyens les véritables tenants et aboutissant de cette résurgence de l’interventionnisme colonial français.

Ne nous voilons pas la face, la route est encore longue et les obstacles nombreux avant que ne siège cette nécessaire commission, la quasi-totalité de la Représentation Nationale se reconnaissant dans la politique belliciste de Sarkozy-Lyautey.

Il suffit pour cela d'analyser la répartition du vote parlementaire portant sur la poursuite des opérations militaires en Libye (en date du Mardi 12 juillet).

Les humanistes et internationalistes du Parti Socialiste ont voté, main dans la main avec la représentation UMP, la poursuite de la guerre menée à grands frais pour le compte d’Exxon, BP et Total.

La démocratie, selon toute vraisemblance, s’impose à coup de missiles ou de bombes rasant pâtés de maisons, tuant hommes, femmes et enfants, chirurgicalement, cela s’entend.

Les ivoiriens, élèves récalcitrants, récitant à présent, à leur corps défendant, la sanglante leçon apprise de la Force Licorne sont bien placés pour le savoir…

Responsabilité et lucidité...


Il n’est pas question d’angélisme ou d’idéalisme, seul le principe de réalité doit primer.

La commission n’étant qu’au stade embryonnaire, il est impératif de signer et faire signer la pétition. La vigilance est de mise, car la récupération politicienne est une hypothèse à ne pas occulter. Le débat à venir, ne doit pas être également un moyen d’absoudre le gouvernement français de ses fautes, ni un moyen détourné de lui accorder une légitimité post-intervention.

Nous tenons à remercier les membres d’attac qui ont relayé la pétition et les différents courriers envoyés aux responsables politiques. Leur action a été déterminante quant au franchissement de ce premier col.

Pour finir, nous tenons à préciser aux militants de Survie qui, trouvant la pétition pro-Gbagbo, soumettaient leur éventuel soutien à sa modification que nos convictions en la matière ne sont pas négociables.

Le soutien assumé du Président Sarkozy à Alassane Ouattara n’est plus à démontrer ou établir.
Partant, le mentionner n’est aucunement la manifestation d’un soutien partisan, mais simplement la transcription d’une évidence.

Il n’appartient pas aux citoyens français de prendre position ou de soutenir qui que ce soit.

Pour autant, les vérités ne doivent pas être niées, et ne le seront jamais de notre chef.

Une nouvelle fois...
Par conséquent, et conformément à notre première interpellation, nous demandons toujours, et plus que jamais, la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire portant sur les conditions de l’intervention de la Force Licorne.

Nous appelons au soutien de la résolution déposée par M. Braouzec, par la signature de la pétition qui en est à l’origine.

Nous restons vigilants et convaincus de la justesse de nos positions et engagement.
Nous ne dévierons pas de notre orbite…
Ahouansou Séyivé
*Texte de la résolution 3647


Accéder à la pétition et signer...

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