Comme un malaise
L'ancien ministre Cahuzac a menti et sans-doute trahi le Président de la République, le Premier ministre, mais c'est surtout la représentation nationale et, partant, nous le peuple, qu'il a grugé. Et comme si une trahison ne suffisait pas, celle de la Gauche socialiste, dans laquelle un si grand nombre de citoyens avait mis sa confiance, cette Gauche n'a aucun courage politique. Elle est réduite à capituler sans combattre devant la finance et l'affairisme, à s'affranchir de ce qui faisait sa raison d'être : la morale, l'éthique, la lutte contre les inégalités, en un mot le socialisme et son train de mesures. Elle a donc trahi tous ses électeurs ! Naïvement, ils avaient cru qu'enfin elle leur ferait oublier la politique dévastatrice, méprisante, oligarchique, pathogène et vulgaire du précédent quinquennat et de ses affidés, mais elle n'a fait qu'en reprendre de nombreux ingrédients et la prolonger avec des oripeaux et une politique de colifichets dont elle a le secret. Mais le pire pour le peuple est bien d'avoir à l'esprit que les caciques du PS sont interchangeables avec ceux d'un un autre parti, j'oserais presque dire quel qu'il fût, tant ils sont issus d'un même formatage élitiste, lâche et décomplexé...
Le mensonge et la trahison ne sont pas l'apanage de Cahuzac ; il sont les symboles de toutes les dérives politico-financières d'une partie de la classe politique, de gauche comme de droite, aux antipodes des idéaux populaires, depuis longtemps déconnectée de la vraie vie et bien incapable d'être irréprochable. Sa devise pourrait se résumer à : " se servir avant de servir "... En toute impunité.
Tous pourris ? Non, mais beaucoup, avec les doigts dans le pot de confiture dont Sarkozy qui, après avoir échoué dans la fanfaronade du G20 et de la langue de bois, nous avait pourtant affirmé la disparition.
Le peuple ressent comme un malaise. Alors, il est urgent de mettre en place en France, dès maintenant, une Assemblée constituante et une opération " mains propres ". Ce sera la façon de combler rapidement le déficit financier et démocratique dont souffre notre pays, de limiter la poussée populiste du Front national et d'ouvrir enfin la porte à la VI ème République.
Sans les révélations pertinentes de Mediapart, tout cela serait passé aux oubliettes de l'information et l'impunité, dans la dissimulation affairiste et dans les conflits d'intérêts d'un personnel politique peu scrupuleux qui aurait encore eu de beaux jours. Mais heureusement, le feu couve encore...