Bonjour...
Voici en premier lieu la vidéo dont il s'agit :
https://youtu.be/dG9mCod7baw
Mes réactions, arguments, vont-ils être interprétés comme un "symptôme"? Comme un "déni" de maladie, terme faisant partie des nombreuses parades du langage psychiatrique?
Mon intervention est légitime, pourrait être un élément porteur d'un changement de regard sur nous, de pratiques, et d'étiquetage, sous-jacent ou non, de qui nous paraissons être.
Dans cette vidéo, il est question de "diagnostic précis" fourni suite à l'entretien. Précis. Alors que beaucoup d'entre nous avons reçu plusieurs diagnostics, dits "précis" donnant lieu à un traitement dit "adapté". Le sujet est développé avec comme fondement des données estimées acquises. "Le malade" "la pathologie" "le traitement", Le "suivi" qui laisse présager le long terme, ce qui est le cas pour beaucoup, sans espoir, sans chance de solliciter autre chose. Eléments appuyés par : "l'évolution de la maladie" dont on nous informe, le psychiatre fort de son savoir, ses certitudes. Aucun espace pour le doute, pour tenter de regarder autrement, comme consulter les études, sur les personnes "psychotiques", qui démontrent que nous sortons davantage de "psychose", plus rapidement, lorsque nous n'avons pas été médiqués, observation faite aussi dans les pays qui ne médiquent pas faute d'accès aux soins..
Les "outils d'évaluation véritable" sont une vraie dissection, minutieuse, froide, ainsi que le " bilan immédiat complet", où l'on sent notre anatomie et intimité psychiques décortiquées, évaluées, classées, répertoriées, qui peut déboucher sur, notre accord à l'appui, "un recueil des données à l'attention des chercheurs" puis pour "les projets de recherche". L'apothéose, avec l'annonce de la quête finale, la "priorité" de cette association : être "la plus grande banque de données française en psychiatrie"..(Cela fait beaucoup d'accords de notre part, de sollicitations à venir, dans ce but...)
La cible : "faire progresser les connaissances" pour "un diagnostic plus fiable" ..Pourquoi? Il ne l'était pas? Je pensais avoir entendu en début de vidéo que les psychiatres déclaraient, suite à l'entretien, un diagnostic "précis"... Commettraient-ils des erreurs? Ne sont-ils pas sûrs de leur savoir, auquel on ne peut déroger? Diagnostic à la suite duquel on choisit déjà le traitement "adapté"? Donc nos traitements sont adaptés à des erreurs potentielles d'évaluation, que la recherche, d'ailleurs prompte à dépasser de limites, va corriger? Les "connaissances" ont donc besoin de progresser? Je pensais comprendre qu'elles étaient parfaites, incontestables pour notre "bien être", puisque notre destin de "malades" est de suivre la parole psychiatrique les yeux fermés Depuis ces décennies de psychiatrie, donc de diagnostics, toutes ces années, combien d'erreurs de diagnostic? Combien de traitements inadaptés, de changements de traitements, de tâtonnements inavoués, non reconnus. Une omerta... Mais, par contre, le refus des sevrages, ou un découragement, lorsque nous, les premiers rangs, le réclamons, et pour cause..
D'où part-on?
De souffrances, d'enfer "psychotique", d'humain, de familles désemparées, cherchant à ce que l'enfant ne souffre plus tant c'est douloureux, insupportable, le cauchemar pour tous. En raison de cette douleur, le familles veulent des solutions, des remèdes. On se dirige où l'offre semble correspondre à cette attente. La parole psychiatrique, face aux "troubles psychiques" est la plus visible, évidente, car majoritaire et LA référence en la matière. Aucun regards ailleurs, alors que des ailleurs existent, commencent à poindre, sans compter l'interprétation culturelle, donc limitée, de "la maladie psychique". Certains psychiatres eux-mêmes raisonnent plus largement, et déjà ne serait-ce que par la prudence avec laquelle ils évoquent le terme "maladie", et expriment clairement cette prudence face à ce mot ... et là est le basique, là on peut déconstruire un discours trop officiel et trop communément répandu, et construire plus loin, mieux, plus sensé, plus proche de ce que vit le" malade".
Pour conclure, la vidéo sollicite des dons. Je leur offre, le coeur sur la main, mes mots issus de mon expérience de la "folie", ma pierre à l'édifice, venue de l'intérieur, mon regard sur ce qui me choque, et à mes yeux ne correspond pas à la réalité, à notre réalité, notre essence, qui vont beaucoup plus loin que des baromètres, des éprouvettes, des classifications qui répondent à des questionnaires calculés selon des modalités convenues.. Mais quel crédit me donne-t-on au sein d'une banque de données?
Bien cordialement.