Au moment où ces lignes sont écrites, de terribles et meurtriers attentats ont eu lieu à Paris. Comme tous, nous avons été bouleversé-e-s par ce drame. Nous savons aujourd’hui l’horreur de ces actes inqualifiables qui viennent alourdir ceux déjà perpétrés chez nous et dans de nombreux pays d’Europe et du monde. Notre rôle dans de telles circonstances ne peut être que modeste, et nos certitudes bien fragiles. La seule chose que nous savons, c’est qu’au stade, au fast-food, en terrasse et dans cette salle de concert… c’est nous qui étions visés, nous tous sans distinction, sans discrimination.
De jeunes français figurent parmi les auteurs de ces attentats, les commanditaires veulent voler la vie de nos jeunes, en faire leurs instruments. Ne regardons pas ailleurs et chaque jour, tentons des propositions alternatives.
Sans aucun doute, un des buts des terroristes est de nous dresser les un-e-s contre les autres. Habitants d’ici et d’ailleurs, croyants et non croyants… Nous ne tomberons pas dans ce piège.
Nous continuerons à tenter de révéler les possibles, de dire l’intelligence populaire. Nous continuerons de nous exprimer pour penser l’autre comme notre interlocuteur.
Notre conviction n’a pas changé, c’est en étant présents et encore présents dans les quartiers que nous progresserons vers plus d’unité, de solidarité et de démocratie. C’est en soutenant les expressions des habitants experts de leur vie, que nous ferons émerger les alternatives et l’espoir démocratique.
Chaque jour et chacun-e à sa mesure, occupons l’espace physique et symbolique de ces lieux de nos vies présentes ou passées que sont les quartiers populaires.
Mais soyons lucides, et clairvoyants, en acceptant l’idée que nous avons besoin de temps et de régularité, pour ré-inviter l’optimisme solidaire, l’énergie et la force des quartiers.
Ces quartiers font partie de la même ville où nous vivons tous. Pour ce qui nous concerne, nous n’avons pas de baguette magique ou de solution miracle, juste l’idée que nous n’avons pas d’autre choix que de continuer encore et toujours à agir, à exprimer le vécu, pour faire démonstration que c’est possible. La démocratie, c’est au quotidien qu’elle se vit, en bas des immeubles, aux abords des maisons, elle se construit en faisant confiance aux personnes de bonne volonté et il y en a… beaucoup.
Nous continuerons à lutter contre les discriminations, à revendiquer l’égalité des droits, à aimer ce pays multiculturel… À aimer ces quartiers, même si ce n’est pas simple tous les jours.