
L'éreutophobie (du grec, ereuthein, rougeur, et phobos, peur, effroi) est le nom donné à un trouble anxieux caractérisé par la crainte de rougir en public. Les individus, généralement des adolescents, qui en souffrent rougissent facilement, et essayer pour eux de contrôler ce rougissement ne fait souvent que l'accentuer. Pour éviter les situations à risque, les éreuthophobes se retirent de la plupart des situations sociales, véritable handicap à cet âge d’entrée dans la vie sociale.

Heureusement, l'éreuthophobe n'est pas toujours ce grand handicapé retiré de la vie sociale. Sa hantise du rouge peut le conduire, qu'il soit politique ou journaliste, à des actes au grand jour, actes au moins verbaux ou écrits, qui n’ont rien à voir avec la timidité et dont la violence a de nombreux exemples dans l'histoire de notre pays.
L'évocation pourrait être longue de ces histoires de spectres, d'épouvantails et de croque-mitaines, destinées à faire trembler les chaumières. Mais nous en relaterons quelques-unes.
Un personnage tout particulièrement est aujourd'hui régulièrement évoqué par les éreuthophobes de tous bords, de l'Extrême-Droite à l’Extreme-Centre en passant par ce qu'il est convenu d'appeler le « Centre-Gauche ». Ce personnage a un nom : Jean-Luc Mélenchon.

Europhobe, charlatan économique, amoureux des dictateurs ou poutinophile, islamo-gauchiste… sont les qualificatifs les plus fréquemment utilisés. Il y en a d'autres. Tout aussi effrayants.
Mais les flambées d'éreuthophobie ne sont pas nouvelles dans notre pays. Quels sont les grands précédents historiques ?
En 1936, au moment du Front Populaire, Maurice Thorez et Léon Blum en faisaient déjà les frais, véritables marionnettes de l’Union soviétique d’alors.

En 1945, au moment de la mise en place par le gouvernement du Général De Gaulle du programme du Conseil National de la Résistance et de la création de la Sécurité Sociale, les éreuthophobes, étrangement silencieux, rasaient les murs. La plupart d'entre eux, compromis dans la collaboration avec l'occupant nazi, craignaient alors les cours de justice de l'épuration.
Ils reprenaient de la voix, près de 40 ans plus tard, en 1981, au lendemain de l'élection de François Mitterrand et de l'entrée de quatre ministres communistes au gouvernement, dont l'un d'entre eux au Ministère des Transports. « Les chars soviétiques allaient défiler sur les Champs Élysées ».
Le retour aujourd'hui de l'évocation du péril rouge s'inscrit dans cette grande filiation historique : la peur des « possédants » vis-à-vis des « partageux ».
Et il y a de quoi ! À défaut d'être majoritaire en sièges dans la prochaine Assemblée, issue des urnes du 19 Juin, la NUPES pourrait devenir le premier groupe d'opposition au néo-libéralisme macronien. Un scénario des plus plausible et effrayant à bien des égards, le risque de la chienlit. Car, quel est le programme pour lequel batailleront ces enragés ?

Augmentation du SMIC et des retraites, revalorisation des salaires, blocage des prix des produits de première nécessité, encadrement des loyers… Toute une série de mesures à la « Robin des bois », avec comme idée centrale, quelle folie, faire payer l'inflation aux profits plutôt qu'aux salaires.
Comble de provocation, la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, évaluée à 12 milliards d'euros, financée par le rétablissement de l'ISF.
