Transformer les TDAH en maladie pour satisfaire Big Pharma
Dans le journal Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, le TDAH est défini comme "une affection marquée par des symptômes d'inattention, d'impulsivité ou d'hyperactivité inappropriés à l'âge de développement, nuisant à la vie sociale, familiale ou éducative de l'individu.". Pour pallier ce déficit affectif, des géants pharmaceutiques ont décroché l’autorisation de vendre du méthylphénidate dès l'âge de 6 ans sans restriction d'âge. En 2009, l'autorisation de mise sur le marché de la méthylphénidate a amené la rédaction d’une note de l’Éducation nationale. Elle donnait des orientations pour gérer les "enfants HP", nouveau terme pour "enfants Hautement Perturbateurs". Même si un enfant perturbateur peut exaspérer un professeur, plusieurs spécialistes, dont Caroline Goldman, pensent que la situation familiale influence le comportement de l'enfant. Toutefois, la définition du TDAH reste vague, offrant une grande flexibilité d'interprétation, conduisant parfois à d'importantes erreurs dans les tweets du psychiatre périgourdin Hugo Baup et ses prescriptions. Rachel De Wever, liée au fondateur des handivisibles Georgio Loiseau, évoquait aujourd'hui dans un échange de mails avec un journaliste : « Un débat contradictoire sur les TDAH et l’autisme serait intéressant. France Inter devrait le lancer. En France, on polarise tout avec une telle intensité ». Rachel De Wever admet que certains enfants montrent de l'hyperactivité par manque de repères, comme Caroline Goldman le souligne. Néanmoins, l'ex-responsable d’un institut spécialisé, mère d'une fille de 24 ans avec un autisme prononcé et non-verbal, sait que pour certains hyperactifs ou autistes, sans traitement, la vie serait intenable. « Le cas par cas efface les dogmes », dit Rachel De Wever, suggérant une flexibilité. Enfin, les critiques de David Masson, Franck Ramus, Hugo Baup et d'autres experts, disant être inquiets des retombées des dires de Goldman, semblent infondées. Prioriser une communication appuyée sur des faits scientifiques fiables, surtout pour des sujets comme les TDAH et l’autisme, s'avère presque vain, car aucune théorie ni molécule n'a clairement défini ces troubles. Par conséquent, la propension des psychiatres à diagnostiquer un TSA, diverses psychoses ou TDAH ressemble fort à une excuse pour promouvoir des médicaments peu remboursés tels que la rispéridone ou la Ritaline.
Girard contre Goldman
En 2018, Mylène Girard et Claire Compagnon furent désignées à la délégation interministérielle pour l’autisme et la stratégie TND. Récemment, réagissant à un article de Caroline Goldman sur le TDAH sur Linkedin, Girard s’interroge : « Comment Caroline Goldman a-t-elle eu une tribune pour blâmer les parents de manière si éloignée de la science ? » Mylène Girard préconise donc d'être « pleinement opérationnelle à la reprise » et de s'engager résolument à mettre en avant les découvertes scientifiques. De plus, un psychiatre lyonnais, après avoir suivi les chroniques de Caroline Goldman déclare : « Aborder des troubles revient à s'aventurer sur le terrain scientifique. Or, beaucoup de théories sur le TDAH ont été contredites ou manquent de précision». Ainsi, il admet que certains de ses confrères, sous couvert d'expertise scientifique sur le TDAH et le TSA, comme le psychiatre Hugo Baup, peuvent ainsi favoriser une prise précoce et importante de médicaments prescrits en HP, CMP et SESSAD. En effet, nombreux sont les psychiatres, avançant que des traitements comme la quétiapine et le méthylphénidate influent sur l'agressivité et les insomnies des patients autistes ou TDAH, bien que leur tolérance soit contestée. Un patient du CMP Philippe Paumelle confie : « Ces psychiatres moralisateurs face à Caroline Goldman négligent les risques de prise de poids et les conséquences métaboliques liés à des médicaments comme la Quétiapine. C’est déplorable. ».
Le diagnostic d'hyperactivité
On observe ainsi comment la terminologie autour du « diagnostic d'hyperactivité » ou « diagnostic autistique » peut mener à des déviances en psychiatrie, déviances que Mylène Girard semble vouloir dissimuler, sans doute pour protéger son image et ses affiliations avec Big Pharma. Un spécialiste de la communication voit également dans cette stratégie médiatique agressive de la délégation interministérielle une proximité avec les propos de Fabien Roussel sur la stratégie de communication d’Emmanuel Macron qu’il compare à un « président Linkedin » « Mylène Girard est une « déléguée interminisétrielle Linkedin », adepte des belles paroles. Sa communication sur l’affaire Ozinfos révélée par Mediapart le montre bien. » souligne cet éminent professeur d’université. En effet, aucun dispositif d’accompagnement scolaire et professionnel a été mis en place par la délégation interministérielle à l’autisme pour réinsérer le témoin en question, ayant des troubles dys et un syndrome d’Asperger. Caroline Goldman, quant à elle, dans un souci de précision thérapeutique et scientifique, a évoqué les préoccupations liées à la surprescription de Ritaline ou de thymorégulateurs. La revue "Prescrire", en 2004, pointait déjà l'excès de prescription du méthylphénidate pour l'hyperactivité. Un psychiatre, inspiré par les publications médiatiques de Caroline Coq-Chordorge à Mediapart, révèle : « Cette étude a souligné l'incertitude autour d'un diagnostic basé sur des symptômes comme l'agitation, la distraction, l'impulsivité, parfois à cheval avec d'autres troubles comme le TSA. » Ainsi, le méthylphénidate pose encore de nombreuses interrogations, en particulier sur la durée idéale du traitement et les possibles impacts à long terme de l’Aripirazole et du méthylphénidate.
Un vide politique dans le discours de la délégation interministérielle
« Ah non non, je ne ne veux pas faire de politique », indiquait Mylène Girard dans un mail du 27 mars envoyée à un militant de l’association Cléautiste. Pourtant, ses positions dans l’affaire Caroline Goldman mettent en lumière qu’elle fait tout le contraire, et qu’elle se place au cœur d’un système politico-sanitaire parfaitement décrit dans "La Santé totalitaire", un essai du psychanalyste et universitaire Roland Gori. Dans cet essai, il explore avec Marie-José del Volgo, maître de conférences à la Faculté de Médecine d'Aix-Marseille II, membre du laboratoire de Psychopathologie clinique et directeur de recherche dans la formation doctorale de psychologie provençale, l'idée des "maladies induites par des médicaments". Ils mettent en évidence l'aspect politique sous-jacent liés à la prise de médicaments comme la Ritaline et exhortent à la vigilance face à une vision autoritaire de la santé défendue par trop de psychiatres instaurant un rapport de force avec leurs patients. Donc, les commentaires récents de Mylène Girard à propos de Caroline Goldman révèlent que cette problématique persiste. Des entreprises pharmaceutiques, rivales de Novartis qui distribue la Ritaline, cherchent apparemment à conquérir un nouveau segment pour Big Pharma. « La Ritaline, ainsi que d'autres composés tels que le Rispéridone, représentent un authentique enjeu politique », affirme un expert. Il rappelle que Francis Fukuyama, politologue libéral des années 1990, a débattu des répercussions politiques de l'essor des biotechnologies et a remis en question l'utilisation des médicaments psychotropes. Il met notamment l'accent sur la Ritaline, la désignant comme une "molécule de régulation sociale". Dans cette optique, il est préoccupant de remarquer que la définition du TDAH tend à s'étioler, transformant des particularités naturelles des individus hyperactifs et autistes en pathologies avérées par la sphère psychiatrique. A titre illustratif, le docteur Philippe Lemarchand, psychiatre à l'hôpital de Bouffémont (95), a diagnostiqué chez un patient un besoin accru de stimulation intellectuelle et des problèmes d'interaction sociale comme étant un "syndrome de risque psychotique", conduisant à la prescription de thymorégulateurs qui ont causé des troubles de concentration pendant cinq mois chez le patient.