Propos de Hermann Göring rapportés en marge du procès de Nuremberg, où le criminel de guerre allemand livre son avis sur l’adhésion de la population à la politique allemande.
Cette analyse est connue grâce au psychologue Gustave Gilbert, qui l’a rencontré dans sa cellule, puis publié cet entretien en 1947 dans Le Journal de Nuremberg, Flammarion.
« Bien entendu, les gens ne veulent pas de guerre. (…) Mais, après tout, ce sont les dirigeants du pays qui définissent la politique et il s'agit toujours simplement d’emporter l’adhésion du peuple, que ce soit en démocratie, dans une dictature fasciste, un régime parlementaire ou une dictature communiste. »
[Gustave Gilbert lui fait remarquer qu’au moins en démocratie le peuple est consulté et peut élire ses représentants.]
« Oh, c’est tout à fait exact et fort bien, mais qu’il ait voix au chapitre ou non, le peuple peut toujours être converti aux ordres du pouvoir. C’est facile. Tout ce que vous avez à faire est de lui dire qu’il est attaqué, et dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme qui met le pays en danger. Cela marche de la même façon dans tous les pays. »