Après l'adoption de la réforme des retraites à 9 voix près, que reste-t-il comme recours pour éviter le pire ?
1 - Les recours devant le Conseil Constitutionnel.
Les recours constitutionnel ont des chances de réussir mais il ne peuvent pas modifier le coeur de la réforme qui est parfaitement légal. Le PLFSSR reporte l'âge de la retraite à 64 ans et fait passer rapidement la durée de cotisation à 43 ans. Et c'est inattaquable.
Par contre le conseil constitutionnel pourra certainement éliminer les éléments non financiers du PLFSSR, par exemple l'index senior ou des dispositions sans incidence financière directe. Non seulement le recours constitutionnel n'est pas utile mais en plus il va éliminer de la réforme les rares dispositions qui pouvaient être favorables aux salarié.es. !
Enfin le recours contre la procédure parlementaire ne devrait pas davantage être couronnée de succès, puisque la réforme a été votée par une assemblée. La procédure se basant sur des textes juridiques solides.
Présenter le recours constitutionnel comme une solution sera ni plus ni moins qu'un nouveau foutage de gueule.
2 - Le référendum d'initiative partagée. (RIP)
Vu le niveau de technicité il vaut mieux se rapporter directement à la présentation détaillée du Conseil constitutionnel. On voit que sur le principe cela fonctionne mais que dans les détails le succès est hautement improbable.
En effet il faut réunir près de 5 millions de signatures par une procédure qui est particulièrement indigeste. Alors qu'il suffirait de fournir sa carte d'identité et son numéro de sécurité sociale, le ministère de l'intérieur impose de remplir un dossier volontairement complexe.
On a l'expérience du référendum contre la privatisation d'ADP qui s'est révélée un casse tête, le logiciel fonctionnait mal et les gens se mélangeaient les pinceaux dans les données qui devaient être saisies à la virgule près.
Enfin en admettant qu'on réunissent les cinq millions de signatures en 9 mois (!) il faut encore que le Parlement se prononce dans un délai de six mois (!) avant qu'un éventuel référendum soit possible, mais pas certain.
Et pour couronner le tout la procédure du RIP qui dure donc 15 mois ne suspend pas l'application immédiate de la réforme des retraites.
Et il existe d'autres obstacles juridique. Avec ce dispositif on a plus de chances de gagner au Loto que de voir la réforme soumise au vote.
Et ceux qui prétendent le contraire se foutent de notre gueule, de nouveau.
3 - La seule solution c'est de mettre la France à l'arrêt.
Si l'on veut faire pression et obliger le gouvernement à ne pas appliquer la réforme des retraites il ne suffira de faire une neuvième, ni une dixième manifestation.
Il faut donc suivre la consigne de l'intersyndicale pour la journée du 23 mars mais auparavant il faut tenter de s'organiser pour continuer.
Pour le moment il y a des initiatives multiples et variés dans tout le pays. On remarquera que l'intersyndicale s'est "mise à l'arrêt" depuis jeudi dernier. Et il est clair que les consignes syndicales sont de soutenir les secteurs en lutte tout en évitant soigneusement la généralisation des grèves.
Pour passer à l'étape suivante il faut donc amplifier les grèves et les blocages, les organiser localement et démocratiquement et travailler à leur convergence à l'échelle du pays. Et pour le coup la convergence des luttes signifierait la victoire.
Je ne suis pas devin et je ne sais pas quelle forme peut prendre cette convergence entre les secteurs en grèves, le mouvement de la jeunesse et les secteurs qui pourraient entrer dans la lutte ?
Mais on part sur de bonnes bases. Avec plus de 90% des salarié.es qui sont contre la réforme il ne manque plus que l'étincelle.
Le 23 mars on met la France à l'arrêt !
Mais en vrai :)