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« On a sacrifié notre jeunesse pour protéger les vieux » ; cette sentence est-elle fondée ? François de Closets reproche à ceux qui ont eu 20 ans en 68 d’avoir trop bien profité de la vie et des générosités de notre système social ainsi que d’avoir gâché l’avenir de nos « têtes blondes » en pleine pandémie de COVID19. Cette antienne libérale remise au goût du jour affirme que le confinement « risque de faire plus de morts économiques que le virus aura fait de morts physiques ». Etrange tout de même, qu’aurait-il fallût faire ? Laisser crever les vieux ? C’est pourtant bien ce que la France a fait.Qui peut croire que le fait d’avoir obligé les enfants à faire un jeûne scolaire de quelques semaines les condamnaient à une vie foutue ? François de Closets devrait se remémorer son propre parcours scolaire (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Closets) d’autant que ce nonagénaire se trompe de cible puisque ce ne sont pas les soixante-huitards qui sont au pouvoir mais la génération suivante !
La génération d’après guerre n’a pas été aussi privilégiée qu’on le dit, elle a connu les rationnements, la pauvreté et la famine (cf. Hiver 54), elle a connu la guerre d’Algérie, la retraite à 65 ans, les 40h, le SIDA et toutes ces maladies que l’on guérie aujourd’hui et ce serait bien ingrat de leur reprocher les acquis de 68. Quand à la dette qu’on reproche de faire porter aux générations futures c’est oublier qu’elle profite aussi à tous en terme de bien-être et de protection sociale, sanitaire et éducatif.
Enfin le citoyen De Closets reproche aux aînés le chômage des jeunes (21%) en omettant de rappeler que 60% des plus de 55 ans sont à la recherche d’emploi.
Le jeunisme de François de Closets pourrait passer pour du gâtisme s’il n’était tout simplement que de la mauvaise foi.
RomainDesbois