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Billet de blog 1 juillet 2025

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Gaza anéantie, humanité trahie : le génocide ne s'arrête pas, il accélère

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le massacre s’accélère, sous silence
Pas ralenti. Pas suspendu. Accéléré. Depuis l’attaque israélienne contre l’Iran en mai 2025, la lumière médiatique s’est déplacée. Et dans l’ombre, Gaza continue de mourir, chaque jour, chaque heure. Quartier après quartier. Famille après famille.

Les bilans ne disent plus rien à personne : 71 morts un jour, 50 le lendemain, 200 le surlendemain. Des chiffres abstraits pour des corps concrets. Des visages. Des enfants. Des parents. Des cris qu’on n’entend plus. Ou qu’on choisit de ne pas entendre.

Gaza est aujourd’hui le théâtre du premier génocide télévisé et streamé en direct de l’Histoire. On y tue en direct, et le monde regarde ailleurs. La barbarie n’a plus besoin de se cacher. Elle se fait en plein jour, en haute définition. Parce que les Palestiniens sont supposés mourir. Et surtout, mourir en silence.

Des crimes à ciel ouvert
Les témoignages, les vidéos, les rapports sont accablants. Des familles entières sont exterminées dans leur sommeil, sans même avoir le temps de comprendre d’où venait le feu. Des enfants sont abattus alors qu’ils patientaient pour une ration de pain. Des nourrissons meurent, faute de lait ou parce que les couveuses sont à l’arrêt, privées d’électricité.

Et pendant ce temps, en mai dernier, un député israélien, Tzippy Scott, peut déclarer froidement que « si cent Palestiniens meurent dans la nuit, personne ne s’en soucie ». Voilà où en est le monde. Voilà où en est notre humanité.

Même les lieux estampillés “centres humanitaires” ne sont plus que des pièges mortels. Derrière les bannières de fondations américaines, censées symboliser la neutralité et la protection, se cachent des sites bombardés, où plus de 450 Palestiniens ont été tués alors qu’ils espéraient simplement recevoir un sac de farine.

Le cas de Mohammad, 12 ans, en est l’illustration insoutenable : après huit heures de marche pour ramener deux kilos de farine, il se les fait voler. N’ayant plus rien, il en vient à manger du sable. Il pleure, affamé, et hurle : « Il n’y a pas de nourriture. Pas du tout. »

Pendant ce temps, les hôpitaux — quand ils tiennent encore debout — accueillent chaque jour des dizaines de blessés. Des corps mutilés, brûlés, broyés, hurlant de douleur. Le système de santé s’effondre, la population est prise en étau entre les bombes, la faim, l’eau contaminée, et l’indifférence du monde.

Le silence des complices, l’arrogance des puissants
Rien ne semble pouvoir enrayer la machine de mort. Parce que les bombes sont américaines. Parce que les victimes sont palestiniennes. Et pendant que Gaza suffoque, Netanyahou poursuit son obsession stratégique : une guerre régionale.

En l’espace de deux semaines, plus de 610 Iraniens ont été tués, parmi lesquels des enfants, des athlètes, des poètes, des anonymes. Et pendant ce temps, à Gaza, les “zones sûres” sont méthodiquement bombardées, les tentes de déplacés pulvérisées, les familles enterrées sous les gravats. Les autorités israéliennes frappent ceux qu’elles ont elles-mêmes déplacés des dizaines de fois. Et appellent cela “sécurité”.

Même le théâtre grotesque du cessez-le-feu a disparu. Il ne reste plus personne pour s’adresser au peuple de Gaza : ni l’Autorité palestinienne, discréditée, ni les régimes arabes, paralysés par la peur ou la compromission, ni même ceux qui, ailleurs, osent encore se revendiquer de la gauche.

La Palestine n’est pas une crise humanitaire
Il faut le dire sans détour : la Palestine n’est pas une simple urgence humanitaire. Elle n’a jamais été une affaire de logistique ou d’aide ponctuelle. Elle est, et elle reste, une question politique. Une question de justice, de droit, de dignité.

L’urgence humanitaire est criante, bien sûr. Elle exige des réponses immédiates. Mais elle ne peut pas servir de cache-misère. Acheminer un peu d’eau ne lave pas le sang. Distribuer de la farine ne fait pas oublier les crimes. Tenter de soulager la souffrance d’un peuple n’autorise pas à en taire l’oppression.

Et c’est pourtant exactement ce que certains essaient de faire. À Marseille, l’exemple est limpide : plutôt que de prendre position contre le génocide en cours, le maire Benoît Payan s’acharne à acheter le silence politique avec quelques gestes de charité. Un chèque à l’UNICEF — et l’affaire est réglée. Voilà comment, d’un simple virement bancaire, on tente de faire oublier 77 ans d’occupation, d’apartheid, de dépossession.

Ce chèque est un écran. Une dérobade. Un acte de lâcheté politique. Une manière de refuser de nommer le génocide. De refuser de reconnaître que la Palestine n’a pas besoin de miettes, mais de justice, de liberté, de réparations.

L’heure n’est plus aux déclarations tièdes
Le temps des demi-mots est révolu. Nous n’avons plus le droit d’être modérés. Nous n’avons plus le luxe de la prudence diplomatique. Ce peuple meurt dans l’indifférence et dans l’impunité. Il meurt sous nos yeux. Et notre devoir est de nommer les choses.

Ce n’est pas une guerre. C’est un génocide.
Ce n’est pas une crise. C’est un projet colonial.

Et tant qu’un seul enfant pleurera dans le silence des ruines, notre rôle sera de refuser la normalisation, de rejeter la diplomatie des faux-semblants, de dénoncer les “processus de paix” qui enterrent les vivants au nom de la stabilité.

Gaza saigne. Et le monde trahit.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.