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Billet de blog 8 août 2025

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Sanctionner les colons pour blanchir Israël : l'assassinat d'Hathaleen le prouve

Le meurtre d’Awdah Hathaleen par un colon « sanctionné » dévoile l’imposture des puissances occidentales. Derrière leurs faux gestes de justice, elles protègent le régime colonial israélien, banalisent le génocide et couvrent un État criminel qu’elles continuent de financer, d’armer et de légitimer.

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Dans l’arsenal de la lâcheté occidentale, un nouveau stratagème a vu le jour : les "sanctions ciblées" contre quelques colons, mises en scène pour redorer le blason sanglant des États complices d’Israël. Sous couvert de justice, ces mesures cosmétiques ne visent qu’une chose : blanchir le régime colonial israélien tout en masquant leur propre responsabilité dans le génocide en cours.
Depuis le mandat Biden, la France, le Royaume-Uni, le Canada et d’autres ont multiplié ces opérations de com’. Ils prétendent frapper fort en sanctionnant quelques figures de l’extrême droite coloniale, pendant qu’ils continuent à vendre des armes, signer des contrats de sécurité, serrer les mains des assassins et faire taire les voix solidaires.

Le 28 juillet 2025, Awdah Hathaleen, enseignant, militant, habitant de Masafer Yatta et visage lumineux de la résistance populaire palestinienne, a été abattu d’une balle en pleine poitrine. Son assassin ? Yinon Levi, colon notoire, déjà "sanctionné" par l’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Ces mêmes États qui, dans une hypocrisie criminelle, affichent aujourd’hui leur impuissance feinte tout en renforçant le régime qui a permis cet assassinat.

Awdah avait 31 ans. Il apparaissait dans le film No Other Land, primé aux Oscars, qui documente les violences quotidiennes subies par son village, pris entre les bulldozers des colons et les fusils de l’armée d’occupation. Sa mort n’est pas une exception. Elle est le prolongement logique d’un système d’apartheid, de dépossession et de terreur, protégé par le silence complice des chancelleries occidentales.
Depuis octobre 2023, plus de 1 000 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie. En parallèle, Israël accélère ses opérations de nettoyage ethnique : expulsions, démolitions, saisies de terres. Le 24 juillet 2025, la Knesset adopte une motion politique pour annexer toute la Cisjordanie. Une provocation directe, un pied de nez à la Cour internationale de justice qui, un an plus tôt, avait pourtant ordonné la fin de l’occupation, le démantèlement des colonies et le retour des déplacés.

Et que font les capitales occidentales face à cette insulte au droit international ? Rien. Pire : elles jouent la comédie. Elles sanctionnent quelques colons pour mieux protéger l’appareil d’État qui les arme, les finance et les couvre. Yinon Levi, malgré les « sanctions », a poursuivi ses attaques en toute impunité, sous protection militaire. Voilà à quoi servent ces gesticulations diplomatiques : à dissimuler la nature coloniale de l’État israélien et à rendre acceptable l’inacceptable.

Sanctionner un colon tout en légitimant le régime qui l’emploie, c’est comme désigner un soldat et blanchir son général. C’est maquiller un système criminel en lui attribuant quelques brebis galeuses. Mais il n’y a pas d’« excès » dans le colonialisme israélien : c’est sa matrice, sa logique, son essence même.
Aujourd’hui, plus de 700 000 colons vivent sur des terres volées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Plus de 250 colonies et avant-postes illégaux, tous connectés à l’État : routes, bases militaires, subventions, écoles, barrages. C’est une entreprise coloniale d’envergure, et les États qui la soutiennent, la financent ou la couvrent en sont des co-auteurs. Ce ne sont pas des alliés de la paix : ce sont des complices de crime contre l’humanité.

La mort d’Awdah Hathaleen n’est pas une erreur. Elle est le symptôme d’un système génocidaire, maintenu en vie par les mêmes gouvernements qui prétendent aujourd’hui verser des larmes de crocodile sur sa tombe. Leur hypocrisie est une insulte à la justice, à la vie, à la dignité. Il ne suffit plus de dénoncer. Il faut rompre. Il faut cesser toute coopération avec ce régime colonial. Il faut des sanctions totales, un embargo militaire, des ruptures diplomatiques. Il faut cesser de traiter Israël comme un État comme les autres, car Israël n’est pas un État comme les autres : c’est un régime d’apartheid et de colonisation raciale.

Tant que les États occidentaux ne rompront pas avec ce système, ils auront du sang sur les mains. Celui d’Awdah Hathaleen, et celui de milliers d’autres.

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