Salut journal,
ce lundi 29 septembre 2025, c’est “lundi noir” à Tana. D’après Wikipédia, “un jour noir ou journée noire est, selon une expression courante faisant appel au sens figuré de la couleur noire, une date à laquelle un événement aux conséquences graves, voire tragiques, a frappé une personne ou un ensemble de personnes (communauté, pays, ensemble géopolitiques,...).”
Comme ce dernier samedi, aussi annoncé journée noire, cette journée de manifestation se verra dangereuse, violente, brutale. Maintenant, reste la question si ces conséquences seront “seulement” graves, ou si elles apporteront du changement. Marcelle disait hier, que si le président interrompt son mandat par force de démission, il pourra se présenter à nouveau aux prochaines élections, malgré ses deux mandats, le second n’étant pas été achevé. A croire qu’il a créé un jeu aux règles changeantes, où il s’assure de rester toujours le gagnant. Il fait bouger ses pions pour donner un semblant de jeu équilibré, essaye de manipuler son ennemi pour qu’il s’en prenne à lui-même, réinvente ses règles, les siennes, au fur et à mesure. Je me demande s’il est satisfait de lui-même. De quelle émotion se nourrit-il pour continuer sur cette lancée ?
Depuis la maison, on n’est pas très touchées par les événements quotidiens. On entend de temps à autre les sirènes de voitures ambulancières ou policières qui passent dans la rue en dessous de chez nous. J’aime pas entendre ces sirènes. Je sais que sous mes oreilles, quelqu’un est, était ou sera blessé. Sous mes oreilles. Sans que moi je ne sois impactée, que je ne puisse m’en mêler ou même être impliquée. Chacun son combat, disent-ils. Malgré tout, les épiceries dans mon quartier sont ouvertes, les voitures et gens circulent dans les rues, des sourires se lancent quand des regards se croisent, les enfants jouent au football sur la petite place, vendredi dernier, l’église faisait sonner ses cloches de mariage, aujourd’hui à 10:15, les cloches chantaient une autre célébration.
Maman se fait beaucoup de souci. Elle m’a appelé hier soir en pleurant de manière incontrôlée, venant de faire une crise d’angoisse. Elle avait besoin d’entendre ma voix, calme, reposée. Je lui ai promis de l’appeler tous les jours. Je me suis promise de lui envoyer une photo par jour pour essayer de la projeter dans mon quotidien loin du danger. C’est difficile de se montrer calme, quand on ne comprend pas soi-même ce qui se passe et ce qu’on ressent. Est-ce lui mentir que d’arborer cette apparence ?