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Billet de blog 9 mars 2014

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Premier lanceur d'alertes intégralement désintégré par le ministre de l'intérieur, Manuel VALLS. Le sait-il ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Avant, il y avait Philippe PICHON, Sihem SOUID, Patrick CAHEZ, Laurent CUENCA, Brigitte BONELLO, etc, tant il y en a (eu).

Avant, c'était l'ère SARKOZYste, l'air de rien, du "tien qui vaut bien deux miens" son témoignage étant le tien, celui que veut le chef.

Le changement, c'est maintenant.

Avant il y avait moi, sur le fil, le fil du rasoir, le fil de l'équilibriste, à tenir sur le fil, à me retenir au fil des ans, pour ne pas tomber dans le précipice, avant que tout ne se précipite.

Liberté d'expression, liberté chérie !

Plus aujourd'hui : pas pour un(e) syndicaliste. Existe plus ! Exit, sans sortie de secours.

- Au secours !

- Au secours, qui ?

- Bah euh, le ministre, peut-être ?

- Le ministre de l'intérieur qui viendrait au secours d'un lanceur d'alertes contre un chef de service ? Du jamais vu. Et pourquoi qu'il ferait ça, le ministre ? Si tu passes en conseil de discipline, c'est que tu es fautive, lanceur d'alertes ou pas. Alors, qu'est-ce que t'as fait ?

- J'ai protesté syndicalement auprès de la hiérarchie policière par un message électronique interne contre une entrave à une mission d'assistance pour une travailleuse handicapée, message qualifié de dénonciation calomnieuse et j'ai osé écrire qu'il fallait mieux s'occuper des vivants que des morts, donc nourrir les SDF si peu fiers plutôt que de fleurir les tombes dans les cimetières.

- C'est tout ?

- Non, il paraît que j'ai fâché mon chef de service, lequel n'apprécie pas, mais alors pas du tout, mes écrits. J'aurais le détail des accusations plus tard, grâce à l'IGPN : deux jours d'audition ! Pas une seule procédure, mais au moins quatre affaires. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C'est mieux de multiplier les plaintes pour charger la barque.

Attention qu'elle ne coule pas la barque, à force de monter des procédures trop lourdes ! Savoir nager en eaux troubles n'est pas donné à tous, surtout pas à moi.

6 mars 2014 : Premier jour du Carême.

40 jours de pénitence et de jeûne.

N'étant pas adepte des pratiques masochistes, je pensais lâchement  me faufiler au travers des mailles d'un filet pas très catholique, vaille que vaille.

Eh bien, non !

Il ne m'a pas oubliée.

Surprise ! Devant mon domicile, alors que je revenais d'un mouroir, le dortoir où l'on met les vieux en fin de vie, le soir, quand il n'y a plus d'espoir, qui espérais-je voir ? Christian, mon voisin, oui. Pas vraiment l'équipe mobile venue en automobile me remettre en mains propres ma convocation à un conseil de discipline, prévu le 21 mars 2014, plus quatre convocations pour les auditions judiciaires de l'IGPN, les 10 et 11 mars 2014.

- Veuillez signer, là, votre arrêt de mort. Alors, la vie est belle ? Comment ça va ? Et toi ? Et moi ? On t'adore, tu sais, surtout quand t'as tous les torts. Tu reviens quand ? Mais non, il fallait revenir avant. Quoi, la visite de reprise ? Quelle visite de reprise ? Tant pis. Fallait faire une reprise sans visite de reprise. Comment ça tu y vas pas à la visite de reprise  ? Faut y aller, même si c'est pas la peine.  D'abord, c''est pas not' faut' si, avec toi, c'est toujours compliqué. La visite de reprise a lieu en même temps que la deuxième audition IGPN ? Et alors ?  Nous, on s'en fiche. C'est ton problème. Tu verras avec le médecin statutaire ce qu'il peut faire. Mais non, c'est pas d'la triche. C'est juste de bonne guerre !

Mission impossible comme pour le cumul d'infractions avec un seul auteur qui aurait pu aboutir à une seule procédure : la première audition de l'IGPN commence en fin de matinée. Si elle se prolonge un tant soit peu, je serais en retard chez le médecin statutaire. Et donc en retard ensuite pour la deuxième audition de l'IGPN. Ou le contraire.  Evidemment, se rassassier devient un souci tracassier qu'il vaut mieux oublier.

"Tout va bien, je vais bien !"

Jusqu'à quand ?

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