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Billet de blog 10 mai 2010

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Bientôt les BIG BROTHER AWARDS 2010.

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La 10ème édition des Big Brother Award en France aura lieu le 29 mai 2010 à St Denis, à la Belle Etoile, théâtre de la Compagnie Jolie Môme. Comme chaque année les Big Brother Awards France décernent depuis l’an 2000, des « Prix Orwell » à celles et ceux qui se sont illustrés en matière de promotion de la surveillance, d’atteintes aux libertés ou à la vie privée. Sont ainsi dénoncés, sur le mode de la dérision, les pires pourfendeurs de la vie privée. Sociétés comme élus, surtout au gouvernement, figurent parmi les peu prestigieux « nominés. En voici la liste édifiante.

ORWELL ETAT & ELUS

Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur. Celui-ci aime tellement la vidéosurveillance qu'il a décidé d'en changer le nom, au profit de la "vidéoprotection". Un parfait exemple de novlangue, "simplification de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique de l’État".

Eric Besson, ministre de l’immigration. Pour avoir durci les quotas d'expulsions, refusé de mettre à l'abri des poursuites les personnes qui aident les migrants, et pour vouloir contourner le juge des libertés afin de bafouer les droits des migrants lors de procédures d'expulsion expéditives.

Frédéric Mitterrand, Christine Albanel, ministres de la Culture, et leur exécuteur Frank Riester. Nicolas Sarkozy en ayant fait un cassus belli, Christine Albanel, puis Frédéric Mitterrand, et Frank Riester, ont ardemment défendu la loi Création et Internet qui, sous couvert de défendre les droits d'auteur, veut obliger tous les internautes à installer un mouchard (payant) sur leurs ordinateurs.

Jean Marie Bockel, secrétaire d’État à la Justice. Pour s'être employé à vider de sa substance la proposition de loi sur le respect de la vie privée à heure du numérique, et avoir totalement oublié que sa mission, en tant que secrétaire d'état, est de servir la justice... et les libertés.

Le "fichier H1N1" de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé Pour avoir créé un giga-fichier recensant les données personnelles et de santé de la totalité de la population française vaccinée... comme non vaccinée, sans se soucier des possibles conséquences si ces données tombent en de mauvaises mains, comme celles de...ses amis les laboratoires ? Avec l'aimable participation de la CNIL et de la CNAMTS. +Mention spéciale fichiers

Les fichiers de l’Education nationale (Xavier Darcos, Luc Chatel). Jamais une administration n'avait accumulé en si peu de temps de nouveaux fichiers nominatifs, de Base élèves (dès 3 ans) au "livret de compétences", en passant par ceux qui "décrochent" du système éducatif... +Mention spéciale fichiers

Les fichiers sociaux d’Eric Woerth et Martin Hirsch. Qu'il soit au Budget ou au "Travail et à la Solidarité", le cheval de bataille d'Eric Woerth reste la "lutte contre la fraude", facteur de "cohésion sociale" et facteur d'interconnexion massive des fichiers sociaux. Il a été aidé par Martin Hirsch et son colossal fichier de la précarité @RSA +Mention spéciale fichiers

Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Interieur puis de la Justice. Pour valider sa proposition de tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance, MAM a commandé un rapport dont l'objectif n'était pas de mesurer leur efficacité, mais de le démontrer. Quant à sa loi de programmation sur la sécurité, elle permettra de censurer toute "atteinte à la réputation" faite sur le Net, mais également d'espionner les internautes coupables de délits de solidarité.

Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la Famille. Pour manque de vigilance sur le respect des Droits de l'enfant (dossier Base élèves) et pour se pencher sur la notion floue de "information préoccupante" pour justifier le viol de la vie privé et familiale et le recours au "secret partagé" des organismes d'action sociale.

ORWELL ENTREPRISE

Alcatel Shanghaï Bell. Pour avoir fourni aux autorités birmanes des équipements permettant de surveiller en masse les communications téléphoniques et internet des citoyens et de repérer les dissidents. Le tout en se dédouanant de toute responsabilité en tant que simple "fournisseur".

Auchan et sa banque Accord. Pour leur expérimentation d'un nouvel identifiant biométrique aussi inutile que potentiellement nuisible pour la vie privée.

Bio Rafale, de la société Vesalis. Le ministère de l'Intérieur a proposé à cette start-up de développer son logiciel de "maquillage virtuel" afin de pouvoir identifier, en temps réel, dans la foule et au moyen de caméras de vidéosurveillance, les hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants.

BNP Paribas, la Banque Postale et LCL. Pour avoir dénoncé aux services de la Préfecture des clients sans papiers venus à leur guichet.

Cegedim et la Confédération des syndicats de médecins (CSMF). Pour leur volonté conjointe de développer le "Dossier médical professionnel" (DMPro), qui manipule des données très personnelles. Cegedim est une multinationale qui tire ses (gros) profits du commerce des données de santé. La CSMF est la principale corporation de médecins en France, et semble se féliciter de l'extension du fichage de ses clients

I&E Consultants et la Commission du débat public. Le Cabinet I&E, au service de la CNDP dans le cadre de la campagne d'acceptation des nanotechnologies, n'a pas hésité à ficher illégalement les opposants pour mieux les refouler des lieux de débats.

La RATP et ses caméras clandestines. Pour ne pas informer correctement les usagers sur la présence et l'usage des caméras embarquées dans des rames de métro (jusqu'à 60 par rame) et de tramways

Les Caisses d’Epargne. Pour intrusion agressive dans la vie privée de leurs clients

SPIE Communications. Pour "géoflicage" obligatoire de ses salariés aux fins d'augmenter leur rendement. Les employés ont déposé un recours devant la CNIL pour atteinte à la vie privée

ORWELL LOCALITES

André Pesce, maire de Le Fugeret. Pour avoir récupéré et rendu public la fiche STIC d'un de ses opposants.

Bruno Beschizza, conseiller régional UMP (Ile-de-France). Pour des solutions de protection ineptes, comme vouloir "sur-vidéoprotéger" les personnes "vulnérables" dans les transports... en les mettant toutes dans la rame de tête.

Christian Estrosi, maire de Nice. Connu pour ses aspirations sécuritaires, Estrosi a installé à Nice le plus dense (600 caméras) et le plus cher (7,6 millions d’euros) système de videosurveillance de France. Le plus high-tech aussi avec analyse automatique des images. Rien n'est trop beau pour rassurer ses vieux électeurs.

François Cuillandre, maire PS de Brest. Celui-ci s'honore du titre de "Pionnier" des machines à voter, qu'il a imposées en 2004 aux électeurs de la ville de Brest (Finistère)

Francis Delattre et Sébastien Meurant, maires de Franconville & St-Leu-la-Forêt. Pour s'être fait illégalement communiquer les fiches STIC, Cassiopée et autres d'Ali Soumaré et avoir divulgué ces informations confidentielles (et incorrectes pour certaines). C'est tout de même incroyable (!!), comme dirait l'autre, de la part d'un ex-commissaire de la CNIL comme Francis Delattre

Jacques Pélissard, maire de Lons-le-Saunier. Dans le Jura, on innove. Le maire de Lons a décidé d'installer trois caméras de vidéosurveillance dans la cour... d'une école maternelle, en dépit des protestations des enseignants et des parents d'élèves. Pour la sécurité des enfants ? non pour celle des bâtiments, puisque les caméras ne fonctionneront que quand les élèves seront absents !

Jean François Copé, député Maire de Meaux. Pour apologie de la vidéosurveillance, remise en cause du droit à informer par l'image lorsque cela concerne lui ou ses amis, et ignorance de la réalité des techniques de surveillance IP .

Le Groupe Scolaire Saint-Denis, à Loches. Non content de vidéo surveiller les toilettes (ce que la loi interdit), l’infirmerie, le CDI, les couloirs et salles d’étude, le groupe scolaire Saint Denis prenait également les empreintes digitales des élèves à la cantine (ce qui est également interdit). En ayant oublié de demander l'autorisation de la CNIL !

Les maires de Strasbourg et les présidents de la Communauté urbaine. Depuis 2003, les élus strasbourgeois, tous bords confondus, ont tout fait pour hisser la capitale de l'Alsace au sommet des villes les plus militaro-sécuritaires. Son maire actuel, Roland Ries, voulait en outre, après le sommet de l'OTAN qui a occasionné nombre d'atteintes aux libertés des habitants et des manifestants, accueillir le prochain sommet du G20.

Michel Destot, maire de Grenoble. Connue pour sa longue implication dans les nanotechnologies, la ville de Grenoble réaffirme son goût pour les must de la technologie de surveillance et pour l'opacité en installant clandestinement des caméras de surveillance dernier cri sur le trajet des grandes manifestations.

Richard Olszewski, maire-adjoint de Roubaix et consultant privé. Pour son zèle frénétique à déployer la vidéosurveillance dans les villes et les campagnes. L'homme est haut placé dans une boite de consulting privée, formateur (il a milité pour la création du Bac pro "métiers de la sécurité"), élu de Roubaix et de la communauté urbaine de Lille, et vice-président du Forum européen pour la sécurité urbaine. Tout un poème...

ORWELL NOVLANG

Henry-Claude Cousseau, directeur de l’Ecole des beaux arts de Paris. Pour avoir fait interdire une œuvre d’art détournant un slogan de Sarkozy sur les façades de l’école. « L’art se doit d’être neutre » et on n'égratigne pas le conducator.

La "vidéoprotection" imposée par la loi. Comme Winston Smith, le héros du roman "Nineteen eighty four" d'Orwell, les scribes de l'état vont devoir modifier (a posteriori) les journaux du Parti pour ne pas contredire les vérités du jour... ainsi la Surveillance devient Protection. Merci M. Ciotti.

La novlangue d’Alex Turk, président de la CNIL. Le président de la CNIL, qui "ne se bat plus sur le terrain de la sémantique", est toujours très en verve pour tourner des phrases orwelliennes. De la novlangue pur jus à lire sans modération.

Les "voisins vigilants". Sont nommés pour ce prix, les instigateurs - Le Ministère de l'Intérieur -, les exécuteurs - les préfets, les maires et leurs adjoints à la sécurité - et les français qui se prêtent à ce jeu de délation/surveillance de leurs concitoyens.

Les journalistes qui font le boulot de la police. Par conviction ou complaisance, des journalistes zélés sont toujours là pour souffler sur la braise sécuritaire, amplifier les faits divers pour servir le politique, pour emprunter des méthodes policières ou même collaborer ouvertement avec les services officiels. Leur rhétorique emprunte très souvent à la novlangue. +Mention spéciale médias.

Pr. Cabanis, académie de médecine. Un professeur de médecine fait l'apologie de la biométrie, justifiée selon lui par les attentats du 11 septembre et les "morts occidentaux", qui "contredisent Big Brother"... La biométrie, "la réponse biologique de l'Homo Technologicus qui protège Homo Sapiens de l'insécurité du monde".

Projet DOXA. L'ombre de Thales plane sur ce projet de recherche qui propose un "Traitement automatique des opinions et des sentiments". Et pourquoi pas une Police de la Pensée pour les marchands ?

EXECUTEURS DES BASSES ŒUVRES

Alex Turk, président de la CNIL. Pour tromperie et dissimulation. Alex Turk endosse les habits du défenseur tout terrain de la vie privée et des libertés alors qu'il en est parfois le fossoyeur et souvent le facilitateur.

Christian Pasta, procureur de la République d’Alès. Il s'acharne depuis 2006 pour que soit condamné un agriculteur, qui refuse d'être fiché au FNAEG après un procès pour fauchage d'OGM, après l'avoir menacé de le "coller au trou pour récidive". Pour lui, "limiter aux seules infractions sexuelles n’était pas suffisant pour alimenter le fichier".

Eric Ciotti, député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes. Rapporteur de la LOPPSI et porte-flingue du gouvernement pour toutes les questions liées à la sécurité intérieure, Eric Ciotti est aussi le président zélé d'un département qui veut être le premier à supprimer les allocations à une famille en difficulté sociale

Jacques Barrot, commissaire européen à la sécurité. Jacques Barrot a troqué son poste de Commissaire à l'Agriculture pour un fauteuil de vice-président de la Commission en charge de la Justice et Affaires intérieures. C'est en quelque sorte le porte-clés de la Forteresse Europe, l'exécuteur des volontés des ministres de l'intérieur des 27.

Jacques-Alain Bénisti, député, et Christian Cointat, sénateur. Pour avoir, sous couvert de renforcer la loi Informatique et libertés, facilité la création de fichiers policiers toujours sans avoir à consulter le Parlement.

La Préfecture de la région Centre. Le prefet Bernard Fragneau, et son secrétaire général Michel Bergue, se sont distingué par leur zèle invétéré à appliquer la politique d'expulsion de Nicolas Sarkozy, notamment dans l'affaire d'une jeune marocaine qui a été privée de ses droits après avoir porté plainte pour violences à son encontre...

Le Conseil d’Etat pour sa décision sur Cristina. Le Conseil d'Etat s'est plié à la volonté de la DCRI et des ministres de l'Intérieur (Sarkozy en 2006 et MAM en 2008) en ne frappant pas de nullité le fichier Cristina, qui ne respecte pourtant aucun de droits fondamentaux inscrits dans la Constitution et les Déclarations des droits de l'homme.

Le fichier clandestin de l’Administration pénitentiaire. Fichage sauvage des détenus, suivi comportemental, détournements de finalité: le « Cahier électronique de liaison », dernier maillon de la prison panoptique, déployé sans autorisation et dans l'indifférence générale...

Les inspecteurs d’académie qui sanctionnent les directeurs d’école. Pour ne tenir aucun cas des recommandations de l'ONU en sanctionnant les directeurs d'école qui refusent de renseigner le fichier Base Elèves premier degré.

Patrick Balkany, député des Hauts de Seine. Pour avoir proposé que les policiers municipaux aient accès aux fichiers de Police, dont le tentaculaire STIC qui va bientôt fusionner avec son équivalent de la Gendarmerie.

Philippe Rey, préfet des Pyrénées Atlantiques. Pour avoir attaqué en justice cinq citoyens qui se sont révolté par courrier contre le placement en rétention d'une famille comprenant deux enfants de cinq et sept ans.

MENTION SPECIALE INTERNET

Facebook et Vous. Au commencement, Facebook était un réseau social fermé. Mais plus ça va, plus Facebook modifie sa politique de protection de la vie privée pour partager à tout va les données qui y sont postées... avec la collaboration active de ses utilisateurs, principal carburant de Facebook.

Google. Pour la vision très personnelle du droit à la vie privée de son PDG Eric Schmidt, et pour ses pratiques très peu respectueuses de la vie privée, quoiqu'elle veuille en faire croire.

Les services web de géolocalisation. Après Facebook et Twitter, voilà la nouvelle armada du Web 2.0: Foursquare, Gowalla, Yelp, Plyce, Tellmewhere (Dismoioù en France) et autres Veniu.

Pages Jaunes. PagesJaunes dévoile, via sa filiale 123people, la vie privée des internautes à l'insu de leur plein gré. Pour faire valoir son droit à l'oubli... il faut lui envoyer, en clair, sur l'internet, la copie d'un titre d'identité.

Trident Media Guard & Thierry Lhermitte. L'acteur a investi dans une société privée qui cherche à profiter de la surveillance des internautes autorisée par les mesures de la loi Hadopi.

Le palmarès officiel sera donné le mercredi 12 mai 2010. Vous le trouverez évidemment sur ce blog. Rappelons que l’an dernier, c’est Michèle Alliot-Marie qui avait remporté le peu reluisant « Big Brother Award 2009 ».

Sources : http://bigbrotherawards.eu.org/

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