Les députés égyptiens veulent renouveler le mandat d’Abdel Fattah al-Sissi
- 14 févr. 2019
- Par Vidal
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Abdel Fattah al-Sissi a remporté l’élection présidentielle pour la première fois en mai 2014 avec 96 % des suffrages. Un score qu’il a dépassé en 2018, avec 97,08 % des voix. Alors que le pays devait faire face au chômage massif des jeunes, au terrorisme, à d’énormes déficits publics et à une inflation galopante, le président Sissi s’est lancé, dès son arrivée au pouvoir, dans un ambitieux programme de réformes articulé autour de trois piliers : l’amélioration de l’environnement des affaires, la rationalisation énergétique et la consolidation fiscale.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. En 2017, le Fonds monétaire international (FMI) s’est dit satisfait des réformes engagées. « Les mesures prises par les autorités ont été audacieuses et nous convenons qu’elles ont été nécessaires pour inverser l’accumulation de déséquilibres qui entravaient une croissance plus élevée et la création d’emplois », expliquait Subir Lall, chef de la mission du FMI pour l’Egypte. L’institution financière s’est particulièrement félicitée de l’instauration de la TVA en 2016, une mesure qui a « amélioré significativement le processus de collecte des revenus ».
« Merci monsieur le président pour vos efforts »
En août 2016, le FMI avait conclu un accord avec le gouvernement égyptien et la Banque centrale sur un mécanisme élargi de crédit (MEDC) d’une durée de trois ans et d’un montant de 8,6 milliards de droits de tirage spéciaux, soit environ 12 milliards de dollars. Après le paiement d’environ 10 milliards de dollars, l’institution financière internationale a annoncé, le 5 février dernier, le déblocage d’une nouvelle tranche de prêt d’environ deux milliards. Le FMI reconnait ainsi les « importants progrès économiques » faits par le pays. Selon l’institution financière, le chômage est tombé à environ 10 %, soit le taux le plus bas depuis 2011, et les mesures de protection sociale ont été étendues.
Bien que le pays demeure sous la menace du terrorisme, des progrès en la matière ont également été salués par la communauté internationale. « L’Egypte est en tête des pays qui combattent le terrorisme au Proche-Orient et un partenaire clé des Etats-Unis dans ce combat. Je vous remercie monsieur le président pour vos efforts », a dit Donald Trump à son homologue égyptien lors de leur rencontre en septembre 2018. « Le soutien américain à l’Egypte dans sa lutte contre le terrorisme permettra d’anéantir définitivement [Daesh]. Il faut poursuivre notre coopération en vue de cerner les groupes terroristes en empêchant qu’ils reçoivent des armes, des éléments ou des abris », a ajouté le locataire de la Maison Blanche.
Paix et stabilité
Même son de cloche du côté d’Emmanuel Macron, qui s’est rendu au Caire en janvier afin de « renforcer le partenariat entre Paris et Le Caire ». Une trentaine d’accords ont été signés pour plusieurs centaines de millions d’euros. « La lutte que vous menez [contre le terrorisme] est très importante à nos yeux », a affirmé le président français. « La stabilité de l’Egypte compte beaucoup pour nous. C’est un partenaire précieux sur la Libye, dans la lutte contre le radicalisme », a assuré M. Macron.
C’est cette dynamique positive, saluée par la communauté internationale, que les députés égyptiens souhaitent voir se poursuivre. Ils mettent en avant le profond besoin de stabilité dans un pays qui a failli tomber entre les mains des extrémistes. Issu de la confrérie des Frères musulmans, considérée aujourd’hui comme une organisation terroriste, l’ancien président Mohammed Morsi a en effet été condamné à 45 ans de prison pour espionnage et incitation à la violence contre des manifestants fin 2012.
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