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Billet de blog 24 septembre 2014

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Silences.

L’actualité récente choque par son horreur, sa monstruosité. On en reste sans voix. Cependant, depuis quelques semaines déjà, un sentiment d’abattement, de renoncement, semble se répandre, y compris chez les lecteurs de Médiapart. Trop c’est trop : trop de déshonneur ici, de fumisterie ou de ridicule là, de culot là-bas. Arrive un moment où l’on voudrait conseiller à certaines personnes de se taire, où l’on voudrait réclamer simplement du silence ; et puis enfin se taire soi-même pour repartir du néant.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’actualité récente choque par son horreur, sa monstruosité. On en reste sans voix. Cependant, depuis quelques semaines déjà, un sentiment d’abattement, de renoncement, semble se répandre, y compris chez les lecteurs de Médiapart. Trop c’est trop : trop de déshonneur ici, de fumisterie ou de ridicule là, de culot là-bas. Arrive un moment où l’on voudrait conseiller à certaines personnes de se taire, où l’on voudrait réclamer simplement du silence ; et puis enfin se taire soi-même pour repartir du néant.

Or le silence ne se donne pas comme ça. Il y a une intimité du silence. Le silence, mon silence, est un bien précieux, secret. Il n’y a que moi qui peux l’entendre, puisqu’il n’y a qu’à l’endroit où je suis, qu’on l’entend tel que je l’entends.

Voici donc un billet de blog constitué uniquement de silences. Les silences d’Anne Papillaut et Jean-François Dars (que je remercie vivement). Anne et Jean-François enregistrent des chercheurs (voir leur site ici : http://llx.fr/site/), et j’ai remarqué qu’ils enregistrent parfois simplement le silence, le silence des labos.

Les professionnels du son savent bien que le silence est différent, d’un endroit à un autre, qu’il faut le capter pour ensuite le restituer, dans les pauses, les « blancs » de la conversation.

 Les cinéastes eux-mêmes utilisent dans les films policiers toutes sortes de procédés pour faire parler les silences.

Je vous invite simplement à pousser le son au maximum et à écouter ces quelques silences. A certains égards, ils sont plus intéressants que bien des interviews ou livres données ou parus récemment. Et si le cœur vous en dit, donnez-nous à entendre votre silence, en commentaire (enregistrement smartphone ou ordi, puis insertion en commentaire). Vous ressentirez alors cette sensation étrange, comme d’être nu sur une plage.

Silence lors de l’enregistrement de Sébastien Balibar (Mont Ventoux)

 Silence dans mon laboratoire :

Silence dans la salle café :

Silence par la fenêtre, rue du Chevaleret à Paris 13e :

 Silence chez le jeune compositeur Karol Beffa :

Silence au jardin de Bagatelle, entre deux explications de Stéphane Douady :

Un silence très agréable, celui du laboratoire d’Hélène Lœvenbruck (spécialiste du langage !) :

Et maintenant je me tais.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.