A l'instar du dernier ouvrage* de Régis Debray, jubilatoire, qui est une méditation sur la littérature, Michel Rocard et Pierre Larrouturou viennent de publier un livre intitulé "La gauche n'a plus droit à l'erreur"**. Cet essai politique est en réalité le fruit de ces "modernes catacombes" de la "deuxième gauche" qui fut à la mode dans les années soixante-dix/quatre-vingt.
Résultat des travaux du "collectif Roosevelt", cette injonction à François Hollande part du constat que le gouvernement n'a pas su répondre en 2012 à l'espoir suscité par l'élection d'un Président socialiste. Qu'il faut provoquer un sursaut tant dans les esprits de nos dirigeants que dans la société pour rendre enfin plus efficace la lutte contre lr chômage et la précarité.
Une incantation pour un "new deal" à la française ?
Fin 2012, lors de l'assemblée générale du "collectif", Edgar Morin et Patrick Viveret ont déclaré : "Nous n'avons pas en face de nous des personnes cyniques ou nulles, nous avons en face de nous des croyances solidement ancrées dans l'esprit des gens, doublées parfois d'une couche épaisse de résignation et de fatalité. Changer ces croyances et combattre cette résignation ne sera pas chose aisée mais nous devons nous y atteler, et surtout ne pas nous résigner nous-mêmes. Tout ne dépend pas de nous, mais ce qui dépend de nous il faut le continuer sans relâche."
Que répondre à cette glose du bon sens qui me paraît plutôt relever du voeu pieux que de l'innovation politique ?
Régis Debray : "Les médias opèrent à coups de simulations sans mémoire et d'impacts sans avenir. Donc le présent a gonflé. Il est devenu obèse. Il a mangé le passé et l'avenir. Le dégonfler est une nécessité - et un plaisir".
Chiche ?
* "Modernes catacombes" de Régis Debray (Gallimard)
** Flammarion